LE MYSTÈRE ANDROMÈDE (1971)

Un film catastrophe glaçant et ultra-réaliste réalisé par l'immense Robert Wise d'après un roman de Michael Crichton

THE ANDROMEDA STRAIN

1971 – USA

Réalisé par Robert Wise

Avec James Olson, David Wayne, Arthur Hill, Kate Reid, Kermit Murdock, Peter Hobbs, Richard O’Brien, George Mitchell

THEMA CATASTROPHES

Plus éclectique que jamais, le réalisateur du Jour où la Terre s’Arrêta et de West Side Story se plonge au début des années 70 dans l’univers de l’écrivain Michael Crichton en adaptant le roman « La Variété Andromède » publié en 1969. A l’époque, Crichton n’est pas encore l’écrivain à succès de « Jurassic Park », « Harcèlement », « Congo » ou « Sphère », mais Universal entrevoit le fort potentiel de son roman et l’optionne alors qu’il n’est pas encore sorti en librairie. Adapté à l’écran par Nelson Gidding, l’auteur de La Maison du Diable, Le Mystère Andromède part du postulat suivant : un satellite d’observation que la NASA a envoyé dans l’espace retombe près d’un village de l’Arizona, Piedmont, et subitement les habitants meurent, frappés d’un mal mystérieux. Une mission héliportée est alors dépêchée sur place pour récupérer l’engin. Elle découvre, au milieu des cadavres, deux survivants : un bébé et un vieillard alcoolique. Quatre savants américains, Jeremy Stone, Mark Hall, Ruth Leavitt et Charles Dutton, enfermés dans un laboratoire souterrain immense et ultra-secret au fin fond du Nevada, vont essayer de découvrir comment tous ces gens ont péri, pourquoi deux d’entre eux ont survécu et de quelle origine est le mal. Au fil de leur enquête, ils découvrent que le satellite a ramené avec lui un micro-organisme extra-terrestre, lequel se développe comme un virus et provoque une mort douloureuse en faisant coaguler le sang de ses victimes. Avec d’extrêmes précautions, les scientifiques décident de cultiver ce virus, la variété Andromède, afin d’en découvrir l’antidote. Mais la science humaine semble impuissante, et le virus extra-terrestre menace de décimer l’humanité toute entière… 

On reconnaît là plusieurs thématiques chères à Michael Crichton, au sein desquelles Robert Wise plaque ses propres préoccupations sociales et politiques. Le film est l’occasion pour lui d’accuser frontalement les praticiens de la guerre biologique. Mixage habile de SF et de film catastrophe (un genre alors en plein essor)Le Mystère Andromède démarre sur les chapeaux de roue, décrivant avec frénésie le branle-bas de combat qui se met en place au sein du gouvernement, et la convocation manu militari de l’équipe de scientifiques sommée de trouver une solution rapide à ce problème inattendu. Wise opte pour une approche réaliste, presque clinique. La description en quasi temps réel de toutes les étapes de décontamination et de la visite du grand centre de contrôle souterrain rappelle ainsi les premières séquences du Voyage Fantastique de Richard Fleischer. 

Un film quasi-expérimental

Le travers de ce parti pris est la relative austérité qui en découle. Certaines séquences particulières, au cours desquelles les savants discutent et pratiquent des expériences dont la teneur nous échappe quelque peu, ne facilitent pas toujours l’implication du spectateur. Mais l’œuvre demeure fascinante, d’autant que Robert Wise ne recule pas devant les effets de style, comme un jeu habile sur les avant-plans filmés à la courte focale ou l’utilisation surprenante du split-screen. La musique de Gil Mellé, quasi-expérimentale, participe grandement à l’atmosphère si particulière du Mystère Andromède.
 
© Gilles Penso

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