À aucun moment Une Pure formalité ne s’affirme comme un récit fantastique. Vu au premier degré, il s’agit simplement d’une garde-à-vue, assimilable à celle du film homonyme de Claude Miller, avec quelques éléments insolites, certes, mais rien qui ne dérape au-delà de la réalité. Et pourtant… Tout commence un soir de pluie, après un coup de feu. Un homme court en rase campagne, bientôt interpellé par des policiers. Suspecté de meurtre, cet homme, l’écrivain Onoff (Gérard Depardieu), est interrogé dans un poste perdu en montagne par un commissaire fervent admirateur de son œuvre littéraire (Roman Polanski), capable de lui en citer par cœur de larges extraits. Bientôt, le téléphone et l’électricité sont coupés… Un certain nombre d’indices difficiles à interpréter de prime abord laissent peu à peu comprendre au spectateur que cet interrogatoire bizarre possède une dimension qui va bien au-delà de la simple garde à vue. Pourquoi Onoff ne peut-il rien écrire, ni avec des stylos, ni avec la machine ? Pourquoi n’entend-on pas sa voix lorsqu’il téléphone ? Ne l’accuserait-on pas de sa propre mort ?