LE VOLEUR DE BAGDAD (1961)

Cette version italienne du célèbre conte oriental met en vedette Steve Reeves, alors habitué à bander ses muscles dans les péplums mythologiques

IL LADRO DI BAGDAD

 

1961 – ITALIE / USA / FRANCE

 

Réalisé par Arthur Lubin et Bruno Vailati

 

Avec Steve Reeves, Girogia Moll, Arturo Dominici, Edy Vessel, Georges Chamarat, Mohammed Agrebi, Antonio Battistella

 

THEMA MILLE ET UNE NUIT I VÉGÉTAUX I SORCELLERIE ET MAGIE

En pleine vogue du péplum fantastique, le cinéma Italien décide de varier les plaisirs en réinterprétant la légende du « Voleur de Bagdad » sous un jour quelque peu antique. D’où l’emploi en tête d’affiche de Steve Reeves, héros impeccable des Travaux d’Hercule et de Hercule et la reine de Lydie. Le scénario lui-même, co-écrit par Augusto Frassinetti, Filippo Sanjust et Bruno Vailati, s’inspire largement d’épisodes de la mythologie gréco-romaine, notamment l’Odyssée d’Ulysse. Un tel mixage contre-nature pouvait laisser craindre le pire, surtout après les deux magistrales versions du mythe conçues tour à tour en 1924 (avec Douglas Fairbanks) et en 1940 (avec Sabu et Tim Whelan). Or il faut reconnaître que ce Voleur de Bagdad à la sauce italienne, sans égaler ses prédécesseurs, se déguste sans le moindre déplaisir. Le producteur Joseph E. Levine (déjà à l’origine du succès des Travaux d’Hercule) s’arrange pour que son équipe parte tourner dans de véritables extérieurs tunisiens, afin de bénéficier de sites naturels parfaitement adaptés au récit, et l’auteur/réalisateur Bruno Vailati retrouve Reeves qu’il dirigeait deux ans plus tôt dans l’épique La Bataille de Marathon.

Troquant la peau de lion et la massue contre un pantalon bouffant et un sabre, Steve Reeves incarne donc Karim le voleur. Amoureux de la belle Amina (Giorgia Moll), fille du sultan de Bagdad, il doit se mettre à la recherche d’une rose bleue, seule capable de guérir sa bien-aimée du mal étrange qui la ronge. Sa quête s’avère riche en périls inattendus. Après avoir traversé une forêt infestée d’arbres vivants, il doit combattre un colosse doué d’une force redoutable, tous deux étant juchés sur une frêle passerelle au-dessus d’un vertigineux précipice. Karim échappe ensuite aux sortilèges de Kadeejah (Edy Vessel), une magicienne mi-Antinéa mi-Circée qui projetait de le transformer en statue de pierre comme les précédents visiteurs de sa cité perdue. Derrière une cage invisible accessible par un passage secret, notre voleur athlétique découvre alors un cheval ailé, cousin du Pégase de la légende de Persée, et l’enfourche de justesse alors qu’une armée de guerriers robotiques sans visages s’apprêtaient à s’emparer de lui pour le mettre en pièces. Entre-temps, telle la fidèle Pénélope, Amina résiste vaillamment aux assauts de nombreux prétendants qui tentent de la séduire avec de fausses roses bleues…

Steve Reeves multiplié par mille

Les trouvailles visuelles de ce Voleur de Bagdad se multiplient pour le plus grand bonheur des spectateurs, et même si plusieurs d’entre elles auraient mérité des trucages plus performants (on rêve à ce que Ray Harryhausen aurait pu tirer d’un tel récit), le savoir-faire technique de Tom Howard (qui faisait déjà partie de l’équipe des effets spéciaux du Voleur de Bagdad des frères Korda) et la mise en scène conjointe d’Arthur Lubin et Bruno Vailati savent les mettre en valeur. Du coup, le rythme ne défaillit pas, depuis les batailles chorégraphiées du début du film jusqu’aux combats impressionnants du climax, en passant par toutes les étapes surnaturelles qui jalonnent le parcours de Karim, jusqu’à ce climax en plein Bagdad où notre voleur amoureux fait surgir de terre une armée de mille soldats à son image grâce à une amulette magique pour renverser les barbares qui se sont emparés de la ville.

 

© Gilles Penso

 

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