TRUCKS (1997)

Après Maximum Overdrive, voici une seconde adaptation de la nouvelle routière de Stephen King… pas beaucoup plus réussie hélas !

TRUCKS

 

1997 – USA

 

Réalisé par Chris Thomson

 

Avec Timothy Busfield, Brenda Bakke, Brendan Fletcher, Sharon Bajer, Victor Cowie, Aidan Devine, Roman Podhora, Jay Brazeau

 

THEMA OBJETS VIVANTS I SAGA STEPHEN KING

L’idée d’une seconde adaptation de la nouvelle « Trucks » de Stephen King, après l’échec cuisant de Maximum Overdrive, pouvait sembler incongrue. Et le résultat, directement conçu pour le petit écran, n’a effectivement rien de très mémorable, malgré une volonté manifeste de se rapprocher du texte original. Nous sommes à Bridgeton, au fin fond de la campagne américaine, où se tient le Lunar Motel, repaire régulier des camionneurs et lieu de villégiature de quelques touristes amateurs d’ovnis. En effet, le lieu est assez propice aux extrapolations à la X-Files. Non seulement la fameuse base 51 est censée se trouver dans les parages, mais en plus une météorite s’est écrasée sur le site cent ans plus tôt. Sans parler de ce témoignage datant des années 70 lié à l’apparition d’une soucoupe volante et d’extra-terrestres. Un petit groupe de curieux vient donc séjourner au Lunar Motel : un ex-militaire divorcé et sa fille adolescente, un ancien soixante-huitard un peu illuminé et un couple à la libido exacerbée. C’est le moment que choisissent les camions pour se révolter contre les humains.

Tout commence avec un vieux fourgon délabré qui se remet tout seul en état comme dans Christine (le phare se répare et s’allume, les rétroviseurs s’ajustent) puis tue son propriétaire avant d’errer sur la route. Ensuite vient le tour d’un poids lourd frigorifique qui enferme son chauffeur dans la chambre froide et sème la destruction aux alentours. Dans la foulée, un autre semi-remorque échappe au contrôle de son conducteur et part s’écraser contre la centrale électrique du coin. Étant donné que le camion contenait un redoutable produit chimique, les routes vers la ville sont barrées et on envoie sur place une unité de décontamination. Bientôt, tous ceux qui se trouvent au Lunar Motel sont obligés de se barricader, sous peine de finir sous les roues des poids lourds qui tournent en rond comme des lions en cage. Et l’ex-hippie de clamer « j’ai toujours su que le monde industriel finirait dans le chaos » avant de développer une théorie selon laquelle une pluie de météorites tombée quinze jours plus tôt aurait affecté toutes les ondes électromagnétiques. Les camionneurs, eux, accusent plutôt la base 51, tandis qu’une jeune femme déclare sombrement : « c’est peut-être la fin du règne de l’homme sur Terre ».

La fin du règne de l’homme sur Terre…

Cette vaine quête d’explication rationnelle n’est pas sans évoquer Les Oiseaux, Chris Thomson empruntant au passage d’autres motifs à Alfred Hitchcock, notamment la métaphorique fumée noire expulsée par les cheminées des camions maléfiques (une idée présente via le train de L’Ombre d’un doute et reprise par Steven Spielberg dans Duel). Trucks parvient bon gré mal gré à construire un huis clos efficace, agrémenté de quelques séquences bien troussées (les adolescents coincés dans le conduit souterrain, le camion radiocommandé qui attaque le facteur), de cascades automobiles généreuses et d’une bande son saturée de moteurs rugissants. Mais le film souffre de situations répétitives, de personnages caricaturaux, de dialogues assez ineptes et d’une musique exempte de toute finesse. Reste un retournement de situation final plutôt bien vu, qui dépasse en audace la fin convenue de Maximum Overdrive.

 

© Gilles Penso


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