DEATHSTALKER (1983)

Un guerrier qui se prend pour Conan le barbare affronte un sorcier maléfique et rencontre plusieurs créatures très étranges…

DEATHSTALKER / EL CAZADOR DE LA MUERTE

 

1983 – USA / ARGENTINE

 

Réalisé par John Watson (alias James Sbardellati)

 

Avec Rick Hill, Barbi Benton, Richard Brooker, Lana Clarkson, Victor Bo, Bernard Erhard, Augusto Larreta, Veronica Llinas, Marcos Woinksy, Adrian de Piero

 

THEMA HEROIC-FANTASY

Au début des années 80, l’économie de l’Argentine est au plus bas et l’industrie cinématographique locale bat sérieusement de l’aile. Le producteur Héctor Olivera décide alors de contacter Roger Corman pour l’inciter à investir de l’argent sur place en montant financièrement plusieurs films de genre à petit budget. Corman, qui a déjà par le passé tenté des coproductions avec des pays comme les Philippines, le Mexique ou la Yougoslavie, se laisse tenter. Les deux hommes se serrent donc la main et initient une série de dix séries B coproduites par les États-Unis et l’Argentine. Deathstalker, le premier de la « collection », minimise les risques en cherchant à attirer le public qui fit un triomphe à Conan le barbare. Tournée en 37 jours dans la banlieue de Buenos Aires, cette petite épopée d’heroic-fantasy est confiée à James Sbardellati, qui signe ici son premier long-métrage (sous le pseudonyme de John Watson). Formé à la bonne école, il fut notamment premier assistant réalisateur des Monstres de la mer, Les Mercenaires de l’espace et Dar l’invincible. Et c’est Rick Hill, un grand habitué des séries TV (Drôles de dames, Des jours et des vies, Magnum, Shérif fais-moi peur), qui hérite du rôle du grand héros musclé émule d’Arnold Schawrzenegger. Son nom est donc Deathstalker, autrement dit « Le Traqueur de la Mort ». Déjà tout un programme.

Le muscle saillant, l’arc bandé et la perruque blonde approximativement ajustée, notre fier guerrier pourfend en tout début de métrage un barbare peu scrupuleux et une horde d’hommes difformes maquillés à la va vite pour sauver une fille tombée entre leurs griffes, le tout aux accents d’une musique de western spaghetti. Alors qu’il s’apprête à passer un peu de bon temps avec la jouvencelle, on le convoque pour une mission de la plus haute importance. En effet, le vil sorcier Munkar (Bernard Erhard) a kidnappé la princesse Codille (Barbi Benton) et s’est installé dans son château où des dizaines de jeunes femmes transformées en esclaves sexuelles s’ébattent nues dans une piscine ou sont gardées prisonnières dans des cages. Deathstalker n’a pas tellement l’âme du héros désintéressé, mais lorsqu’une sorcière lui apprend que sa victoire contre Munkar lui donnera le pouvoir absolu en réunissant une épée, une amulette et un calice magique, il accepte la mission. Le voilà donc lancé dans une quête semée d’embûches, au cours de laquelle il rencontrera le lutin Salmaron (Augusto Larreta), la guerrière Kaira (Lana Clarkson, qui se promène les seins à l’air sous sa cape) et le sympathique barbare Oghris (Richard Brooker, qui fut Jason dans Meurtres en trois dimensions et qui coordonne toutes les cascades du film). Après quelques ébats nocturnes entre Deathstalker et Kaira, la petite troupe se dirige vers le château de Munkar pour en découdre avec lui…

Des monstres, du gore et des fesses

Comme dans Sorceress, sa première incursion dans l’heroic-fantasy, Roger Corman confie au maquilleur spécial John Buechler toute une galerie de créatures délirantes, notamment un lutin aux allures de gargouille fripée, un ogre joué par un acteur immense affublé d’un grimage exagérant ses oreilles, son nez et ses sourcils, un petit monstre dans une boîte qui se repaît de restes humains et surtout un homme-cochon féroce qu’affronte Deathstalker au cœur d’un sanglant tournoi. Le gore est d’ailleurs de la partie à l’occasion de quelques têtes tranchées, yeux énucléés, bras arrachés, doigts coupés, écartèlements et autres joyeusetés du même acabit. Et pour que la formule soit complète, le film s’avère aussi généreux en séquences de nudité : orgies à la cour de Munkar, combats de catch féminin dans la boue, seins nus et fesses à l’air, tout est bon pour dévoiler l’anatomie du casting féminin. Distrayant à défaut d’être très réussi (la mise en scène est pataude, les faux raccords sont légion), Deathstalker connaît à l’époque un modeste succès, en grande partie grâce aux retombées du triomphe de Conan. Le beau poster peint par Boris Vallejo n’est sans doute pas étranger au bon accueil du film de Sbardellati, qui incitera Roger Corman à poursuivre dans cette voie avec Barbarian Queen et trois autres Deathstalker.

 

© Gilles Penso

 

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