EARTH VS. THE SPIDER (2001)

Une variante trash autour du personnage de Spider-Man dans laquelle un jeune fan de bande-dessinée se transforme en monstre hybride…

EARTH VS. THE SPIDER

 

2001 – USA

 

Réalisé par Scott Ziehl

 

Avec Devon Gummersall, Dan Aykroyd, Amelia Heinle, Christopher Cousins, Theresa Russell, Mark Roccuzzo

 

THEMA ARAIGNÉES I MUTATIONS

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Earth vs. Th Spider n’est pas un remake du film homonyme de Bert I. Gordon mais une variante sur la thématique de l’araignée monstrueuse qui s’inscrit dans la collection « Creature Features ». Initiée et produite par le créateur d’effets spéciaux Stan Winston, cette demi-douzaine de films d’horreurs destinée à la télévision câblée repose sur un concept étrange : récupérer les droits de quelques séries B de SF produites dans les années 50 par le studio A.I.P. (The Day the World Ended, How to Make a Monster, The She Creature, Teenage Caveman) mais n’en conserver que le titre pour broder autour des histoires inédites. Earth vs. The Spider, pour sa part, s’inspire d’une histoire de Mark McCreery, designer en chef de l’atelier Stan Winston, et s’amorce comme un hommage sans détour au personnage de Spider-Man, comme l’annoncent dès les premières minutes une formidable partition jazzy de David Reynolds et les cases d’une bande dessinée imaginaire baptisée : « Arachnid Avenger ».

Grand amateur de bandes dessinées et amoureux de sa voisine Stéphanie (la splendide Amelia Heinle), le sympathique Quentin Kemmer (Devon Gummersall) gagne sa vie comme agent de sécurité dans le laboratoire de recherches BiochemCo. Là, des scientifiques au service du gouvernement expérimentent un sérum extrait du corps de grosses araignées tropicales dans le but de rendre invincibles les cobayes à qui on l’injecterait. Un soir, des cambrioleurs pénètrent dans l’enceinte du laboratoire et tuent le vieux Nick (Mark Roccuzzo), partenaire et ami de Quentin. Dévoré par la culpabilité, ce dernier enrage de ne pas avoir possédé les pouvoirs de ses super-héros favoris. Poussé par une imprudente témérité, il décide de s’injecter lui-même le sérum expérimental de BiochemCo. Les premiers effets ne tardent pas à se faire sentir : une fièvre violente, une ouïe décuplée. Bientôt, Quentin se découvre une force surhumaine qui lui permet d’éliminer le tueur en série sur le point de s’en prendre à Stéphanie. Plus tard, il constate qu’un orifice dans sa poitrine lui permet de tisser des toiles extrêmement résistantes.

Dan Aykroyd contre l’homme araignée

Pour dynamique et réjouissant qu’il soit, Earth vs. The Spider n’aurait été qu’un plagiat des aventures de l’homme-araignée s’il s’en était tenu là. Mais le scénario prend justement le contrepied de ce refrain connu pour nous montrer bientôt une abominable métamorphose digne de La Mouche de David Cronenberg. Car peu à peu, le gentil Quentin se mue en monstre anthropophage. Ses mains deviennent des pinces, sa bouche s’orne de mandibules peu ragoûtantes, son corps se recouvre de pelage, de gigantesques pattes d’arachnides lui poussent dans le dos, le tout via une impressionnante combinaison de maquillages spéciaux et de trucages numériques. Et tandis que l’inspecteur Jack Grillo (Dan Aykroyd sur un registre étonnamment sobre) mène l’enquête, notre monstre hybride commence à collectionner les victimes encoconnées dans sa cave… L’exercice de style est d’autant plus réussi que Earth vs. The Spider alterne avec soin l’horreur, la comédie et même le drame, sous l’égide d’un Scott Ziehl plus inspiré qu’à l’accoutumée.

 

© Gilles Penso

 

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