LA MAIN DE LA MOMIE (1940)

Huit ans après La Momie, le studio Universal ressuscite le monstre à bandelettes en quête de vengeance d’outre-tombe…

THE MUMMY’S HAND

 

1940 – USA

 

Réalisé par Christy Cabanne

 

Avec George Zucco, Tom Tyler, Peggy Moran, Dick Foran, Wallace Ford, Eduardo Ciannelli, Cecil Kellaway, Charles Trowbridge

 

THEMA MOMIES I SAGA UNIVERSAL MONSTERS

Lorsqu’il met en scène La Main de la Momie, Christy Cabanne, alors âgé de 52 ans, a déjà réalisé près de 150 longs métrages. Ce vétéran est ainsi chargé de succéder à Karl Freund pour ressusciter la momie de 1932. Confié à Griffin Jay, le scénario prend place au Caire. Dans un beau décor de temple antique emprunté au film L’Enfer vert de James Whale, un vieux prêtre mourant (Eduardo Cianelli) convoque son successeur Andoheb (George Zucco) et lui narre une histoire vieille de trois mille ans, en se servant d’un bassin renfermant les eaux du Kar pour faire apparaître les images de son récit. Nous découvrons alors un flash-back qui nous est familier, car il s’agit quasiment du même que celui de La Momie, si ce n’est que la princesse enterrée se nomme Ananka et non Anck-es-en-Amon, que son amant momifié et enterré vivant n’est pas Imhotep mais Kharis, et que Boris Karloff cède ici la place à Tom Tyler, un comédien cascadeur athlétique qui allait tenir la vedette du serial The Adventures of Captain Marvel l’année suivante.

Le moribond demande à Andoheb de brûler tous les soirs de pleine lune trois feuilles de tana afin de maintenir en vie la momie de Kharis, qui repose dans une grotte secrète de la montagne des Sept Chacals. Car elle est la gardienne de la tombe d’Ananka. Si d’aventure un infidèle venait à profaner la sépulture de la princesse, Kharis se relèverait d’entre les morts pour faire subir son courroux. Or deux new-yorkais en villégiature, l’archéologue Steve Banning (un bien fade Dick Foran, James Stewart du pauvre) et son faire valoir « comique » Babe Jenson (l’affligeant Wallace Ford), découvrent sur le marché un ancien vase sur lequel semble figurer un plan indiquant l’emplacement de la tombe d’Ananka. Un magicien de music-hall, Solvani (le truculent Cecil Kelloway), accepte de financer leur expédition. Mais sa fille Marta (la toute belle Peggy Moran) tient à en faire partie, pour veiller à ce qu’il ne s’agisse pas d’une escroquerie.

L’éveil de Kharis

Après maintes fouilles, nos aventuriers découvrent non pas la tombe d’Ananka, mais la momie de Kharis. Or le gardien Andoheb veille, et bientôt la créature s’éveille pour assassiner un à un les profanateurs (elle s’attaque évidemment aux seconds rôles et aux indigènes en premier, afin de préserver le plus longtemps possible nos héros). Mais face à la beauté de Marta, la momie s’émeut. Au lieu de l’occire, elle la transporte dans la montagne jusque dans l’ancien temple où Andoheb en fait sa captive, bien décidé à partager avec elle l’immortalité pour en faire sa prêtresse, et plus si affinités. On le voit, La Main de la Momie ne brille ni par la finesse de son scénario, ni par la profondeur de ses personnages, fixant rapidement les limites d’une mythologie entamée et quasiment achevée avec le film de Karl Freund. Le film vaut tout de même le détour pour la prestation inquiétante de George Zucco et pour la présence marquante de Tom Tyler, sorte de Quasimodo en bandelettes à la jambe raide et au dos courbé. Son maquillage est une grande réussite, ses yeux et sa bouche ayant été noircis en post-production dans la plupart des gros plans pour renforcer le caractère effrayant de ses interventions.

 

© Gilles Penso


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