Le célèbre héros antique aux muscles saillants affronte des créatures extra-terrestres surgies des entrailles de la terre…
MACISTE E LA REGINA DI SAMAR
1964 – ITALIE / FRANCE
Réalisé par Giacomo Gentilomo
Avec Alan Steel, Anna-Maria Polani, Jean-Pierre Honoré, Jany Clair, Nando Tamberlani, Delia D’Alberti, Goffredo Unger, Anna Maria Dionisio, Paola Pitti
THEMA MYTHOLOGIE I EXTRA-TERRESTRES
Le personnage de Maciste avait rencontré des monstres mythologiques variés, des dinosaures et même des sorcières du 16ème siècle, mais jamais encore il n’avait eu affaire à des extra-terrestres. Qu’on se rassure : cette lacune est effacée avec Maciste contre les hommes de pierre, qui mêle audacieusement le péplum antique à la science-fiction, sous la direction de Giacomo Gentilomo à qui nous devions déjà, entre autres, Le Chevalier blanc, Le Dernier des Vikings et justement Maciste contre le fantôme. Suite à la chute d’une comète venue de la Lune (le crash étant reconstitué dans un joli décor miniature agrémenté d’effets pyrotechniques mignonnets), une nouvelle forme de vie monstrueuse naît des entrailles de la terre. Dès lors, la reine Samara se voit contrainte de sacrifier régulièrement aux créatures des jeunes gens sous peine de voir son royaume entièrement détruit. Mais la reine est moins victime que ce qu’elle veut bien faire croire. Elle a en effet passé un pacte avec les monstres extra-terrestres qui lui ont promis en échange la puissance, la richesse et l’immortalité.
Aussi, lorsque le colossal Maciste, barbu comme son cousin Hercule, est appelé à la rescousse, elle voit son arrivée d’un très mauvais œil. La vilaine tente alors de le piéger dans un souterrain de la cité, orné de pièges qui n’ont rien à envier à ceux des serials : pics hérissés qui surgissent des rochers, trappes qui s’ouvrent et se remplissent d’eau… S’ensuit un combat contre un homme singe aux dents proéminentes dont Maciste, bien sûr, ne fait qu’une bouchée. Alors que la nuit du nouveau sacrifice approche, Samara s’apprête carrément à sacrifier sa propre sœur… Maciste étant capturé, une scène de suspense mémorable nous le montre sur le point de se transformer en tranche de gruyère entre les dents d’un piège digne d’une aventure de Sax Rohmer.
Quand le péplum rencontre la science-fiction
Quelques visions purement fantastiques ornent le métrage, comme cette entité extra-terrestre géante et vêtue d’une étrange armure au faciès d’insecte qui apparaît dans la chambre de la reine (en surimpression), ces nuages surnaturels qui survolent la montagne de la mort nimbée d’une étrange lueur verdâtre, ou encore l’apparition des fameux hommes de pierre qui surgissent des parois de la grotte en animation image par image avant d’être interprétés par des figurants dans d’impressionnants costumes à l’aspect rocheux. Pendant le climax, saupoudré d’images d’archives d’éruptions volcaniques en gros plans, Maciste affronte les Hommes de Pierre, comme il est dit dans le titre du film, et abat la statue de Sélénée, la reine des envahisseurs. Aussitôt, celle-ci vieillit en accéléré et se décompose, tandis que notre bodybuilder sauve les gentils et s’enfuit finalement à cheval, sa nouvelle conquête féminine à ses côtés, pour aller sauver d’autres peuples, ailleurs dans le monde. C’est naïf mais résolument sympathique. Au lieu de poursuivre ses expérimentations cinématographiques à grand spectacle, Gentilomo prit le parti d’abandonner Cinecitta pour se reconvertir dans la peinture, medium apparemment plus adapté à sa sensibilité artistique.
© Gilles Penso
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