BABYLON 5 (1993-1999)

Une saga de science-fiction extrêmement populaire qui s’appuie sur de véritables sujets politiques et sociaux pour bâtir son univers…

BABYLON 5

 

1993/1999 – USA

 

Créée par J. Michael Straczynski

 

Avec Bruce Boxleitner, Michael O’Hare, Claudia Christian, Jerry Doyle, Mira Furlan, Richard Biggs, Andrea Thompson, Bill Mumy, Jason Carter, Tracy Scoggins

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SPACE OPERA I FUTUR

Babylon 5 est le bébé de J. Michael Straczynski, un vétéran de la télévision américaine (Arabesque, La Cinquième dimension, Walker Texas Ranger) désireux de créer son propre univers de science-fiction. La série se situe en 2258. Dix ans après la terrible guerre qui opposa les Terriens aux Nimbaris, la station spatiale Babylon 5 a vu le jour. Symbole de la paix intergalactique, cette coque de métal de 2 500 000 tonnes accueille les peuples de toutes les planètes dans un souci du respect mutuel des différences. Cette nouvelle tour de Babel interplanétaire est dirigée avec sagesse par le commandant Jeffrey Sinclair (Michael O’Hare). À ses côtés se tiennent le lieutenant chef Susan Ivanova (Claudia Christian), le chef de la sécurité Michael Garibaldi (Jerry Doyle) et la télépathe Talia Winters (Andrea Thompson). Au-delà de ses personnages humains, Babylon 5 nous gratifie d’une galerie extra-terrestre à faire pâlir la cour de Jabba : les Narns sont des espèces d’hommes-serpents tachetés, les Minbaris ont un crâne chauve prolongé par une sorte de casque en forme de coquillage, les Centauris sont des bonhommes rondouillards aux canines pointues et à la coupe punk extravagante, les Pacmaras sont des nécrophages humanoïdes à mi-chemin entre l’éléphant et la sèche, sans compter Narkrat, l’homme mante-religieuse, ou Koch, à la forme indéterminée. Toutes ces créatures sont conçues par l’atelier Optic Nerve Studios dirigé par les maquilleurs Everett Burrell et John Vulich (La Part des ténèbres).

Dans Babylon 5, la science-fiction sert de prisme pour aborder avec un œil distancié les problèmes dont l’actualité restera toujours brûlante : racisme, guerres de religions, justice, manigances gouvernementales, revendications ouvrières, etc… En ce sens, le show s’inscrit dans la mouvance de Star Trek mais pousse l’analogie avec notre monde contemporain encore plus loin. Les happy ends des épisodes de Babylon 5 restent toujours ambigus et la paix intergalactique repose constamment sur un équilibre fragile et instable. Terriens et Minbaris gardent un souvenir douloureux de la guerre qui les opposa, tandis que Narns et Centauris ont encore en mémoire des années de lutte et d’occupation. Sans oublier les rites religieux de chacun de ces peuples qui reposent sur des pratiques très différentes. L’une des clefs de la réussite de Babylon 5 est l’évacuation de tout manichéisme. Les bons et les méchants n’apparaissent jamais de manière tranchée. Chaque personnage, Terrien ou Extra-Terrestre, a ses moments de faiblesse, de haine, de lâcheté, d’intolérance, et les scénaristes, sans forcément les excuser, s’efforcent de faire comprendre de tels comportements.

Espace numérique

Lorsque le film Starfighter sortit en 1984, on put contempler des vaisseaux spatiaux intégralement conçus en images de synthèse. Le résultat était assez approximatif mais laissait imaginer des perspectives intéressantes. Dix ans plus tard, Babylon 5 confirme ces prévisions. Ici, les images de synthèses se sont à nouveau entièrement substituées aux maquettes. Bien sûr, tout n’est pas parfait dans les plans truqués, et de nombreuses maladresses sautent aux yeux. Mais ces images alors inédites donnent un petit avant-goût du bond que s’apprêtaient à faire les effets numériques dans le domaine de l’imagerie spatiale à l’orée du 21ème siècle. Parmi les engins de la série, on note la station Babylon 5, bien sûr, gigantesque masse cylindrique en orbite géostationnaire, mais aussi les chasseurs dont la forme évoque à la fois les X-Wings (pour les ailes) et les Tie-Wings (pour le cockpit) de Star Wars, la colonie agricole des Centauris aux allures de pyramide futuriste, les vaisseaux de combat triangulaires et aérodynamiques des Narns, le navire de commandement Narn en forme de vaste satellite circulaire, les impressionnants croiseurs de combat Minbaris, plus toute une série de navettes et de vaisseaux cargos qui vont et viennent sans cesse autour de la station. Beaucoup de ces effets ont pris depuis un cruel coup de vieux. Mais la cohérence narrative des cinq saisons de Babylon 5, elle, n’a pas pris une seule ride et reste la qualité majeure de cette série adulée par de très nombreux amateurs de science-fiction. Une série spin-off, Crusade, et plusieurs téléfilms lui succèderont.

 

© Gilles Penso


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