KONGA TNT (2020)

Un petit singe à qui un savant a injecté de l’ADN extra-terrestre se transforme en gorille géant dans ce nanar affligeant aux effets spéciaux… très spéciaux !

KONGA TNT

 

2020 – CANADA

 

Réalisé par Brett Kelly

 

Avec John Migliore, Steve Kasan, Chance Kelly, Jennie Russo, Jordan Randall, Sébastien Godin, Dove Kennedy, Christina Roman, Kim Valentine, Glena Chao

 

THEMA SINGES

En 1960, John Lemont met en scène Konga, une sympathique série B britannique dans laquelle Michael Gough cabotine en diable sous la blouse d’un savant fou qui transforme un petit chimpanzé en gorille géant pour assouvir une sombre vengeance et satisfaire ses besoins les plus primaires. Cette variante délirante autour du motif de King Kong génère un petit culte et donne même naissance à une série de bandes dessinées éditées par Charlton Comics entre 1960 et 1965, dont le premier illustrateur n’est autre que Steve Ditko, futur co-créateur de Spider-Man avec Stan Lee. Profitant que cette BD soit tombée dans le domaine public faute du renouvellement de ses droits, le réalisateur Brett Kelly et le scénariste Trevor Payer décident d’en signer une adaptation à leur sauce. « Librement inspiré des comic books Konga de Charlton Comics, dans le domaine public », peut-on ainsi lire dans le générique de Konga TNT. Voici donc l’adaptation de l’adaptation de Konga. Tout un programme ! Le fait que Kelly et Prayer n’aient aucun budget à leur disposition – et visiblement pas le moindre talent dans la confection de films dignes de ce nom – ne semble pas les stopper le moins du monde dans leur élan, hélas…

Qu’apprend-on dans Konga TNT ? Que le général Mills (John Migliore, qui joue comme une savate et en fait des tonnes face à une caméra le filmant pendant de longues et interminables minutes en train d’improviser ses tirades), le général Mills, donc, mène des recherches sur les formes de vies extra-terrestres. Un OVNI s’étant crashé au beau milieu de la jungle sauvage (donc dans un jardin public dont la caméra ne cherche même pas à cacher les grilles), une équipe de spécialistes est dépêchée sur place, autrement dit un Indiana Jones du pauvre et sa co-équipière. Tous deux tombent entre les griffes d’une peuplade de sauvageonnes en peaux de bêtes qui jouent à la balle en gloussant et obéissent à une reine qui se prend pour Martine Beswick. Celle-ci porte un pendentif fait à partir de la source d’énergie extra-terrestre. Notre Indy le récupère habilement (suite à une manœuvre de séduction très embarrassante), ce qui permet au professeur Mills (John Migliore toujours, aussi pénible en savant qu’en général) de créer un sérum qu’il injecte à un petit singe. Or celui-ci s’échappe et subit une étrange mutation…

Complètement Kong

Il est toujours embarrassant de regarder un film qui essaie de nous faire rire et de ne pas décrocher le moindre sourire. D’autant que dans le cas de Konga TNT, on ne comprend même pas ce qui est censé être comique… Bien sûr, la mise en forme de ce long-métrage navrant, aux allures de film de vacances tourné avec un caméscope, n’incite pas à l’indulgence. Ni ses décors plus laids les uns que les autres (le placard à balais qu’on essaie de nous faire passer pour un laboratoire secret, des trottoirs mornes et des parcs sinistres). Ni bien sûr les acteurs qui rivalisent d’amateurisme. Au bout d’un quart d’heure paraît enfin le singe, autrement dit une petite peluche avec laquelle jouent deux enfants mignons tout pleins. Lorsque le primate décide d’un seul coup de grandir pour atteindre la taille de King Kong, la peluche est remplacée par un acteur (John Migliore, encore lui !) qui s’agite devant un fond bleu dans un costume de gorille, affronte des stock-shots d’avion et détruit des immeubles numériques. Le plus incroyable dans tout ça ? Le fait que ce machin incroyablement mal-fichu ait été commercialisé comme s’il s’agissait d’un vrai film, non seulement en DVD et en Blu-Ray mais aussi en streaming ! Le seul véritable intérêt de ce Konga TNT aura finalement été de donner au Konga de 1960 les allures d’un chef d’œuvre impérissable.

 

© Gilles Penso


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