CARS (2006)

Après les jouets vivants, les animaux parlants, les monstres et les super-héros, Pixar aborde une nouvelle facette du cinéma fantastique…

CARS

 

2006 – USA

 

Réalisé par John Lasseter et Joe Ranft 

 

Avec les voix de Owen Wilson, Paul Newman, Bonnie Hunt, Larry the Cable Guy, Cheech Marin, Tony Shalhoub, Guido Quaroni, Jenifer Lewis, Paul Dooley

 

THEMA OBJETS VIVANTS I SAGA PIXAR

« Je pense qu’il n’existe pas d’objet qui ne puisse devenir un personnage » disait John Lasseter à l’époque de Toy Story. Cette assertion s’adapte parfaitement à Cars, dont le concept repose sur plusieurs sources d’inspirations complémentaires. Lasseter lui-même est passionné par les voitures depuis son enfance. Son père était en effet l’un des directeurs d’une usine de pièces détachées automobiles de la marque Chevrolet à Whittier, en Californie. L’idée d’un film d’animation mettant en scène des voitures lui trotte donc dans la tête depuis longtemps. A la fin des années 90, lors d’une excursion sur la route 66 avec sa femme et ses enfants, Lasseter commence à formuler des idées qui, plus tard, s’intègreront dans le scénario de Cars. Le film se déroule dans un monde qui ressemble au nôtre, à une différence près : il n’y a aucun être vivant dans cet univers, uniquement des machines ! Les voitures sont « l’espèce dominante » de ce monde alternatif et les plus célèbres d’entre elles sont championnes de course automobile. Dans cette discipline particulière, Flash McQueen est le coureur le plus prometteur de sa génération.

Ce jeune véhicule ambitieux (dont le nom rend bien sûr hommage au comédien Steve McQueen, grand passionné de course automobile, mais aussi à l’animateur Glenn McQueen, pilier de Pixar qui décéda en 2002) rêve de remporter la fameuse Piston Cup et d’intégrer l’écurie Dinoco. Mais alors qu’il est lancé à pleine vitesse et domine tous ses rivaux, l’éclatement de ses pneus le ralentit à la dernière seconde. Il franchit du coup la ligne d’arrivée en même temps que deux autres voitures. Pour les départager, une nouvelle course est organisée à Los Angeles. Tandis que McQueen est transporté au milieu de la nuit par son fidèle ami le camion Mack, il s’égare et se retrouve accidentellement dans la petite bourgade de Radiator Springs. Il y découvre d’autres valeurs que la simple compétition et oublie peu à peu son arrogance et son égocentrisme pour se forger de belles amitiés, notamment avec Martin, dépanneuse rouillée et gaffeuse. Il rencontre même l’amour sous la forme de la belle Porsche Sally qui se laissera séduire par son bagout.

Un récit post-apocalyptique ?

S’il séduit toutes les générations, le concept de Cars est pour le moins étrange. Car ce monde où règnent les voitures et où les humains semblent avoir disparu donne l’impression d’un futur indéterminé où notre espèce aurait été éradiquée suite à une guerre contre les machines. Cars se déroulerait-il dans un univers où, comme dans Maximum Overdrive de Stephen King, les véhicules se seraient emparés de la planète et auraient éliminé les hommes pour régner seuls sur Terre ? Serions-nous dans une configuration proche des événements narrés dans Terminator et Matrix, à la différence près que cette fois-ci nous aurions perdu face aux machines ? Pourquoi pas ? Quoiqu’il en soit, il est clair que les véhicules présents dans Cars n’ont pas été prévus pour accueillir le moindre conducteur ou passager humain. Pour les directeurs artistiques, un difficile équilibre entre le réalisme mécanique et l’anthropomorphisme reste à trouver. Lasseter s’inspire alors d’un vieux dessin animé de Disney qu’il adore depuis longtemps, Susie le petit coupé bleu réalisé en 1952 par Clyde Geronimi. C’est de là que vient l’idée des yeux placés sur le pare-brise des voitures. La folie du concept de Cars était osée et ne garantissait pas son succès (le public était-il prêt à s’attacher à des voitures ?). Or c’est un véritable triomphe qui se propage logiquement dans les magasins de jouets. Avec plus de cent modèles de voitures différentes dans le film, c’est une manne inespérée pour les fabricants de produits dérivés, et le début d’une nouvelle franchise pour Pixar.

 

© Gilles Penso


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