Christopher Lee, Peter Cushing, Vincent Price et John Carradine se réunissent pour ce film d’épouvante très théâtral…
HOUSE OF THE LONG SHADOWS
1983 – GB
Réalisé par Pete Walker
Avec Desi Arnaz Jr., Julie Peasgood, Christopher Lee, Peter Cushing, Vincent Price, John Carradine, Sheila Keith, Richard Todd, Louise English, Richard Hunter
THEMA TUEURS
En 1983, Menahem Golan et Yoram Globus, à la tête de la société de production Cannon, ont l’idée de réunir quatre gloires du cinéma d’épouvante pour un film d’horreur à l’ancienne, House of the Long Shadows, dont ils confient la réalisation à Pete Walker. Les monstres sacrés Christopher Lee, Peter Cushing, Vincent Price et John Carradine sont ainsi sollicités. C’est la première fois que tous les quatre participent au même film, et la dernière fois que Lee et Cushing joueront ensemble. Tourné à l’économie (avec un budget d’un million de livres et un planning de cinq semaines de tournage), le film s’appuie sur un principe scénaristique simple inspiré du best-seller « Seven Keys to Baldpate » d’Earl Derr Biggers. L’écrivain Kenneth Magee (Desi Arnaz) parie 20 000 dollars avec son éditeur Sam Allyson (Richard Todd) qu’il sera capable d’écrire en 48 heures un roman d’épouvante en s’isolant dans un manoir perdu dans l’Angleterre rurale. L’endroit est censé être inhabité depuis 1939, mais en réalité c’est un vrai moulin. D’abord, notre romancier rencontre un étrange vieillard, Elijah Grisbane (Carradine), et sa fille Victoria (Sheila Keith), qui se présentent comme les gardiens des lieux. Puis débarque une jeune blonde déguisée en vieille femme (Julie Peasgood) qui le somme de quitter les lieux car un grand danger le menace.
D’autres personnes mystérieuses entrent en scène : un certain Sebastian en quête d’abri (Peter Cushing, très amaigri, mais encore débordant de charme et de charisme), Lionel qui affirme être l’ancien propriétaire des lieux (Vincent Price, exagérément mais délicieusement théâtral), et enfin Corrigan qui prétend être sur le point d’acheter la propriété (Christopher Lee, dont l’entrée en jeu au bout de presque une heure de métrage est filmée en contre plongée et dans l’ombre pour lui donner les mêmes allures que dans Le Cauchemar de Dracula). Bientôt, les véritables identités et intentions de chacun se révèlent, tandis qu’un dangereux psychopathe semble caché parmi eux, prêt à frapper.
Les quatre rois du macabre
Le film s’efforce de marier l’épouvante à l’ancienne avec les codes du slasher en plein essor à l’époque. Les morts sanglantes et spectaculaires commencent ainsi à se succéder, tandis que l’arsenal des « ghost stories » est largement déployé : l’autochtone qui affirme que le lieu est maudit, les coups de tonnerre dans la nuit, le chat qui fait sursauter la jeune femme (à deux reprises!), les toiles d’araignée, un cadavre pendu qui surgit du plafond, des vers de terre qui grouillent, des rats qui couinent, des poupées inquiétantes, un rire sépulcral, des cris féminins terrifiés, des portes qui grincent, des passages secrets, des respirations haletantes… Les personnages étant à peine esquissés, les acteurs en roue libre (notamment Julie Peasgood qui passe le plus clair de son temps à écarquiller les yeux et pousser des cris), le scénario incohérent et les clichés omniprésents (avec en prime un twist final un peu ridicule), Le Manoir de la peur ne mérite le détour que pour la réunion de ces vieilles gloires de l’épouvante, que la presse surnomma à l’époque « Les quatre rois du macabre ».
© Gilles Penso
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