D-WAR : LA GUERRE DES DRAGONS (2007)

Échappés d’une légende ancestrale, un serpent géant et un dragon colossal s’affrontent en plein Los Angeles…

D-WAR

 

2007 – CORÉE DU SUD / USA

 

Réalisé par Hyung-rae Shim

 

Avec Jason Behr, Amanda Brooks, Robert Forster, Jesse Jam Miranda, Craig Robinson, Aimee Garcia, Chris Mulkey

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES I DRAGONS

Initialement baptisé Dragon Wars, D-War n’aura pas été simple à concrétiser. Lancé en 2001 par le réalisateur sud-coréen Shim Hyung-rae — déjà derrière Yonggary — le projet s’annonce comme un blockbuster aux très grandes ambitions. Prévu avec un budget de 30 milliards de wons (environ 35 millions de dollars), le film explose très vite les compteurs. À tel point que certaines estimations évoquent un coût final flirtant avec les 75 millions… voire 99 millions de dollars. Pour toucher un public international, Shim mise sur un casting majoritairement américain. Pendant trois longues années, l’équipe de Younggu-Art Movies, la société dirigée par le réalisateur, se consacre entièrement à la création des effets spéciaux, réalisés en interne. Ce tour de force technique sera dévoilé en avant-première lors de l’American Film Market début 2007, avant une sortie en Corée du Sud programmée le 1er août. Présenté dans un premier temps dans une version de 110 minutes (notamment à Berlin en février 2007), D-War est finalement resserré à 92 minutes pour sa diffusion en salles, après des projections tests pas particulièrement enthousiastes. Malgré ces coupes, le film est loin d’avoir le succès escompté. Les critiques sont globalement assassines et ses bénéfices mondiaux ne lui permettent pas de rembourser sa donne initiale. D-War ne manque pourtant pas d’attraits.

Dans la Corée du 16ème siècle, une jeune fille portant en elle une force mystique doit être sacrifiée à un serpent légendaire. Mais lorsque le maléfique Buraki attaque le village pour s’emparer de ce pouvoir, les deux jeunes élus, Narin (Hyojin Ban) et Haram (Hyun Jin), préfèrent mourir ensemble plutôt que de se plier à leur destin. Le sacrifice n’ayant pas lieu, la prophétie est suspendue. La légende refait alors surface dans le Los Angeles des années 2000. Ethan Kendrick (Jason Behr), reporter télé, enquête sur d’étranges phénomènes qui plongent la ville dans le chaos. Au fil de ses investigations, il découvre que la jeune femme au cœur de ces événements, Sarah Daniels (Amanda Brooks), est en réalité la réincarnation de Narin — et lui-même celle de Haram. Ensemble, ils doivent affronter Buraki, revenu pour finir ce qu’il avait commencé. Alors que la ville est envahie par l’armée monstrueuse du dragon noir, composée de créatures mythiques et de forces destructrices, Ethan et Sarah doivent faire un choix : répéter le sacrifice d’antan ou tenter de briser la boucle du destin…

De sang froid

Face au spectacle démentiel de cet affrontement dantesque entre un serpent géant et un dragon en plein Los Angeles, symbole de la lutte éternelle du bien contre le mal, les amateurs de monstres géants ne peuvent que s’enthousiasmer. Les créatures sont superbes et le film regorge de morceaux d’anthologie, comme la voiture poursuivie par le serpent titanesque dans le parking ou l’assaut par l’armée du monstre juché sur un building, variante du climax de King Kong. Tous les réalisateurs des Godzilla des années 50 à 90 (et même Roland Emmerich) auraient probablement rêvé à l’époque de pouvoir bénéficier d’effets visuels aussi impressionnants. Pour gonfler d’emphase cette épopée aux grandes ambitions, Hyung-rae Shim couple aux compositions électro-orchestrales de Steve Jablonsky (The Island, Transformers) l’usage récurrent du « Dies Irae », ce fameux chant liturgique du 13ème siècle symbolisant habituellement la mort, le jugement et la tragédie (décliné dans des films aussi divers que Citizen Kane, L’Exorciste, Shining, Sleepy Hollow ou Le Roi Lion). Bref, D-War est pétri d’atouts et de belles choses. Le problème est que le scénario lui-même n’a pas beaucoup d’intérêt et que les personnages ne nous importent guère. Malgré son casting occidental et ses seconds rôles familiers, dans le but d’assurer au film un succès international, D-War n’a donc guère conquis le monde. La suite longtemps annoncée, D-War II : Mysteries of the Dragon, est toujours en suspens à ce jour.

© Gilles Penso

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