Le film offre deux rôles savoureux à Christian Bale et Matthew McConaughey, le premier en chef taciturne et paternaliste, le second en soldat survitaminé et bodybuildé (le général Patton aurait d’ailleurs servi d’inspiration au comédien pour l’aider à entrer dans la peau de son personnage). Leurs joutes verbales et leurs affrontements, qui ponctuent régulièrement le récit, offrent de délectables moments de tension dramatique. Mais les vraies vedettes du film, on l’aura compris, sont les dragons. Magnifiques, gigantesques, effrayants, ils figurent parmi les plus beaux jamais montrés à l’écran. Et pour cause : ils imitent fidèlement le look du « Vermithrax Pejorative » créé par Phil Tippett vingt ans plus tôt pour Le Dragon du lac de feu, qui reste aujourd’hui encore la référence absolue en la matière. Si ce n’est qu’ici l’image de synthèse a remplacé les figurines animées et les marionnettes, sans que la force évocatrice et la portée mythologique des monstres n’en soient brisées pour autant.