KILLER EYE : HALLOWEEN HAUNT (2011)

Quatre amies, chargées de décorer une maison pour Halloween, découvrent le DVD d’un film d’horreur et décident de le visionner…

KILLER EYE : HALLOWEEN HAUNT

 

2011 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Erica Rhodes, Olivia Alexander, Chelsea Edmunson, Ariana Madix, Lauren Furs, Circus-Szalewski, Danielle Stewart

 

THEMA CINÉMA ET TÉLÉVISION I SAGA CHARLES BAND

Franchement, The Killer Eye avait-il besoin d’une suite ? Le nanar stratosphérique de David DeCoteau, mi-horrifique mi-science-fictionnel mi-érotique, avait gentiment disparu des mémoires depuis sa sortie discrète en 1999. Pourtant, douze ans plus tard, le producteur Charles Band ressent l’étrange besoin d’affubler ce film à l’intérêt très limité d’un second opus. Deux choses motivent sa décision : 1) l’envie de capitaliser sur ses anciennes productions pour bâtir une sorte de « Charles Band Universe » riche en crossovers, en spin-off et en séquelles ; 2) son attrait pour le relief et les effets 3D, qu’il expérimenta avec bonheur dans les années 80 et qu’il relança avec Evil Bong 3. Son idée ? Demander au scénariste Kent Roudebush de retravailler un premier script de Domonic Muir en y intégrant une foule de gags et de gimmicks conçus pour projeter un maximum de choses vers les spectateurs (y compris des seins nus, bien sûr). Sauf qu’entretemps, Evil Bong 3 dépasse largement son budget et n’attire pas vraiment les foules. Déçu, Band fait machine arrière et abandonne la 3D. Killer Eye : Halloween Haunt est donc tourné « à plat », sans pour autant que son scénario soit retouché. C’est dire le laxisme avec lequel s’enclenche cette micro-production de 500 000 dollars.

Killer Eye : Halloween Haunt raconte l’histoire de Jenna (Erica Rhodes), dont la mère arrondit ses fins de mois en transformant leur maison familiale en château hanté pour les fêtes d’Halloween. La jeune femme invite un soir ses amies Rocky, Catalina et Kiana (Olivia Alexander, Chelsea Edmunson et Ariana Madix) pour l’aider à décorer les lieux. Mais très vite, les travaux de design intérieur tournent court. L’équipe troque en effet les masques effrayants et les toiles d’araignées contre de l’alcool, de la musique et des danses en petite tenue. En fouillant dans de vieilles affaires, Rocky découvre une VHS poussiéreuse : The Killer Eye, un obscur nanar d’horreur, accompagnée d’une réplique en plastique de l’œil maléfique qui en tient la vedette. Intriguées, les filles lancent la projection, mais le film est si mauvais qu’elles abandonnent la séance en cours (comment leur en vouloir ?). Ce qu’elles ignorent, c’est qu’une étrange boule de cristal oubliée parmi les décorations réagit à la fois au film et à l’ambiance sulfureuse de la soirée. Elle insuffle soudainement la vie à la maquette de l’œil, qui s’électrise et s’anime. Doté des mêmes pouvoirs hypnotiques que son homologue cinématographique, le sinistre globe oculaire commence à manipuler les invitées une à une avant de les massacrer…

Œil pour œil

Le film a beau être court (67 minutes à peine, en comptant les génériques), les courageux spectateurs prêts à tenter l’aventure trouveront le temps terriblement long. A part quelques trémoussements en sous-vêtements et une poignée de répliques sans intérêt, il ne se passe à peu près rien pendant les quarante premières minutes, remplies de très – très ! – larges extraits de The Killer Eye. Charles Band en profite pour truffer le décor de produits dérivés issus de ses anciennes productions (le DVD du premier film, bien sûr, mais aussi des masques de Killjoy et du Gingerdead Man), tandis qu’un dialogue en forme de clin d’œil évoque le scénario d’Evil Bong. Band joue donc la carte « meta », comme il le fit dans Gingerdead Man 2, poussant par exemple les héroïnes à commenter The Killer Eye et à se moquer du film, comme le ferait n’importe qui. Les donzelles tournent ainsi en dérision le réalisateur David DeCoteau, son pseudonyme (Richard Chasen) et son penchant pour les jeunes acteurs mâles en sous-vêtements. C’est amusant quelques secondes, mais faute d’un scénario un minimum écrit, il n’y a rien à se mettre sous la dent. La routine des 25 dernières minutes (l’œil surgit, pousse les filles à faire un strip-tease puis les tue) n’a rien de particulièrement palpitant et l’apparition du générique de fin se révèle presque libératrice.

 

© Gilles Penso

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