

Pour son ultime opus, la saga consacrée à la pipe à cannabis diabolique s’installe dans un restaurant chic fréquenté par une faune hétéroclite…
EVIL BONG 888 : INFINITY HIGH
2022 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Sonny Carl Davis, Diana Prince, Israel Sharpe, Bree Essrig, Whitney Moore, Dare Taylor, Keep Chambers, Christiana Cinn, Circus-Szalewski
THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA EVIL BONG I CHARLES BAND
La fin d’Evil Bong 777 ouvrait la possibilité du surgissement d’un nouveau duo de petits monstres hargneux : des biscuits psychopathes assoiffés de sang, conçus à partir des miettes du Gingerdead Man ! Prometteur, n’est-ce pas ? De nouveaux délires semblaient donc pouvoir se profiler à l’horizon. Mais bizarrement, Charles Band abandonne cette idée et ramène ce huitième opus dans un décor clos où il se contente de mettre en scène une galerie de personnages issus des épisodes précédents – ou d’autres films produits par sa compagnie Full Moon -, au fil d’un enchaînement de sketches supposés drôles mais la plupart du temps ennuyeux. Nous voilà revenus au néant scénaristique qui entravait les épisodes 4 et 5 de la franchise. C’est d’autant plus regrettable – et surprenant – qu’Evil Bong 888 fait office de dernier opus d’une longue saga née en 2006. En guise de bouquet final, nous n’avons donc droit qu’à un pétard mouillé que même les aficionados les plus fidèles des productions Charles Band risquent fort de trouver consternant, pour ne pas dire embarrassant.


Seul personnage à être apparu dans tous les volets de la série, Rabbit (toujours incarné par l’indéboulonnable Sonny Carl Davis) vient d’acquérir un restaurant chic à Beverly Hills, le « Lapin Haut » (en français dans le texte). Lorsque Tom (Diana Prince), une jeune femme à la poitrine très avantageuse, se présente à la recherche d’un travail, il l’embauche aussitôt comme hôtesse. Rabbit lui présente alors les deux serveuses incompétentes qu’il a engagées (Bree Essrig et Whitney Moore) ainsi que le cuisinier teuton Sal Monella (Israel Sharpe), qui travaille sous la supervision de Ebee, le bong diabolique. Car allez savoir pourquoi, cet objet possédé est désormais un chef spécialisé dans la gastronomie française ! Problème : Rabbit a oublié d’alimenter en ingrédients les cuisines du restaurant. Il faut donc composer avec les boites de haricots et les baguettes de pain qui traînent dans la remise. Pour épicer le tout, Ebee propose d’ajouter un peu de son herbe magique dans les plats. Ce ne sera pas sans conséquences sur la clientèle…
Le grand restaurant
Les trois premières clientes du restaurant sont des actrices probablement sélectionnées pour leur absence de pudeur (Deven Wolf, Keep Chambers, Christiana Cinn), puisque dès qu’elles goûtent aux plats ainsi agrémentés, elles sont soudain prises de bouffées de chaleur et se déshabillent en s’esclaffant. Les autres visiteurs du « Lapin Haut » sont des visages familiers. Il s’agit tour à tour des trois rednecks « embourgeoisés » vus dans les épisodes précédents (Circus-Szalewski, Nielle Ann Mabry, Kaius Harrison), d’une femme snobe et désagréable qui critique tout ce qu’elle voit (Libby Higgins, héroïne de Baby Oopsie), de l’escort girl Rhonda Vu (Elina Madison) et des fantômes junkies (Caleb Hurst et Adam Roberts) apparus dans Evil Bong 777, ainsi que du duo de bimbos écervelées Barbie et Kendra (Cody Renee Cameron et Robin Sydney) échappées de Corona Zombies. Le fait que Robin Sydney ait incarné quatre personnages bien distincts au fil de la série Evil Bong (Luann, Sarah Leigh, Faux Batty Boop et Kendra) n’est pas la moindre des bizarreries de cette saga protéiforme. Mais honnêtement, à part ses gags à répétitions consistant à tourner en dérision les accrocs aux téléphones portables et aux réseaux sociaux, il n’y a rien à se mettre sous la dent dans cet Evil Bong 888 : aucune péripétie, aucun rebondissement, le vide intersidéral. Il était donc grand temps d’arrêter les frais.
© Gilles Penso
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