GIANTESS BATTLE ATTACK (2022)

La femme géante du film Attack of the 50 Foot Camgirl est de retour, défiée à la fois par une catcheuse rivale et par une lutteuse extra-terrestre…

GIANTESS BATTLE ATTACK

 

2022 – USA

 

Réalisé par Jim Wynorski

 

Avec Ivy Smith, Brian Gross, Masuimi Max, Kiersten Hall, Lisa London, Steve Altman, Frankie Cullen, Gail Thackray, Kira Noir, Freddy John James

 

THEMA NAINS ET GÉANTS I SAGA CHARLES BAND

Le crédo de Charles Band, ce sont généralement les petits monstres. On ne compte plus le nombre de poupées meurtrières, de Ghoulies, de psychopathes en pain d’épice et de minions turbulents qui s’agitent dans les films qu’il produit ou réalise. Mais à l’occasion, il ne rechigne pas à voir plus grand et à s’attaquer à des créatures géantes, surtout s’il s’agit de bimbos en bikini hautes comme des buildings. Après avoir distribué Giantess Attack et Giantess Attack vs Mecha Fembot via sa compagnie Full Moon, Band constate que le filon est juteux et que le public est friand de pinups émules de King Kong ou Godzilla. Il se lance donc dans Attack of the 50 Foot Camgirl et à sa suite, Giantess Battle Attack, tous deux réalisés par Jim Wynorski, vieux routard de la série B ayant largement alimenté le catalogue de Roger Corman. Le film précédent s’étant achevé par une bataille épique entre deux femmes géantes réduisant en miettes de jolis décors miniatures, il fallait aller plus loin avec cette séquelle. Nous avons donc droit cette fois-ci à trois belligérantes gigantesques. Quand on aime, on ne compte pas ! Et tant pis si le budget reste ridiculement bas au regard des ambitions du script.

Tout commence dans l’espace, plus précisément sur la planète Buxomis, royaume fantasque des « Girlgantuas », où les combats de catch féminin font fureur. La redoutable Spa-Zor (Kiersten Hall), nouvelle championne, vient de mettre au tapis sa rivale Metaluna (Kira Noir, héroïne de Femalien Cosmic Crush). Elle reçoit alors les honneurs de l’impératrice (Gail Thackray) et se voit confier une mission de taille : descendre sur Terre pour défier la géante Beverly (Ivy Smith, protagoniste du film précédent). Car Beverly est toujours coincée dans son corps d’Amazone démesurée. Elle travaille désormais sur un chantier pour rembourser les dégâts causés lors de sa dernière crise de croissance. Tandis que les scientifiques s’échinent à trouver un remède, elle vit une romance intense avec Mike (Brian Gross), un contremaître qui assume pleinement leur différence – quitte à explorer ses formes titanesques avec un enthousiasme spéléologique. Un jour, un certain Brian (Steve Altman) propose à Beverly un combat de catch lucratif contre la sulfureuse Anna Conda (Masuimi Max, vue dans Unlucky Charms). C’est le moment que choisit Spa-Zor pour débarquer à bord de sa soucoupe volante…

La guerre des Girlgantuas

Si le travail sur les maquettes et la pyrotechnie, assuré par Jeff Leroy, tient toujours relativement bien la route, on ne peut pas en dire autant des effets numériques conçus par Michael Cirino (également monteur, directeur de la photographie et compositeur du film). Les vaisseaux spatiaux, les évolutions dans le cosmos, les apparitions holographiques sont tous plus affreux les uns que les autres. Étant donnée la tonalité parodique du film, ces scories techniques ne sont cependant pas rédhibitoires. Car les gags – plus ou moins réussis – pleuvent en cascade tout au long du scénario de Kent Roudebush. Lorsque Beverly et les deux filles de son fan club exhibent soudain leurs poitrines, par exemple, le réalisateur Jim Wynorski apparaît face caméra pour s’insurger… avant de recevoir une salve de tartes à la crème en plein visage. Plus tard, nous découvrons le bâtiment des scientifiques, qui reprend les formes du robot géant du film Kronos (un clin d’œil réservé aux connaisseurs). Le trait d’humour le plus réussi intervient au moment où la gladiatrice extra-terrestre menace de détruire tous les grands monuments de la Terre. Lorsqu’elle implante une enseigne McDonald sur Stonehenge ou qu’elle fait apparaître les seins de la Statue de la Liberté, son avertissement n’est pas pris au sérieux. Mais lorsqu’elle ajoute sur le Mont Rushmore la tête de Donald Trump, c’est la panique ! Le film se termine comme on l’imagine par l’affrontement des trois géantes, aux côtés d’un puits de forage d’où jaillissent soudain de puissants jets de pétrole, symbole à peine masqué d’une éjaculation. Oui, nous ne sommes clairement pas au royaume de la subtilité…

 

© Gilles Penso

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