PREDATOR WASTELANDS (2025)

Alerte contrefaçon ! La compagnie The Asylum se lance dans sa propre version de Predator, et le résultat est bien sûr catastrophique…

PREDATOR WASTELANDS

 

2025 – USA

 

Réalisé par Ryan Ebert

 

Avec David Chokachi, Amulya Ananth, Jeremiah A. Walker, Johnny Ramey, Vanessa Zanardi, L.A. Williams, West Wayne, Yaser Salamah, Aaron Groben

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Scénariste spécialisé dans les « mockbusters » de la compagnie The Asylum – autrement dit des plagiats low cost des productions des grands studios -, Ryan Ebert a écrit une impressionnante série de films parfaitement dispensables : San Andreas magnitude extrême, Apocalypse on Ice, Shark Side of the Moon, Megalodon : The Frenzy, Shark Warning, Heretics, Airplane 2025, Jurassic Reborn, Shark Terror, Evil Nun ou encore The Jolly Monkey, qui marque ses débuts derrière la caméra. Dans la foulée, il se lance dans l’écriture et la réalisation de Predator Wastelands, un titre dont la proximité assumée avec celui de Predator Badlands est si flagrante que nombre d’abonnés aux plateformes de streaming ont sans doute mordu à l’hameçon. La pratique est bien connue des joyeux drilles de The Asylum, qui n’hésitèrent pas à sortir par le passé des films titrés Alien vs. Hunter, Atlantic Rim, The Terminators ou carrément Transmorphers ! Autant dire que la « confusion des sentiments » est devenue leur fonds de commerce. Ce faux Predator est tourné en à peine six jours, avec un budget exsangue et une centaine d’effets visuels bricolés à la va-vite, dont certains générés à l’aide d’outils d’intelligence artificielle. Chez The Asylum, il n’y a pas de petites économies. Alors pourquoi rémunérer des infographistes quand l’IA permet de produire des trucages à moindre coût ?

L’intrigue semble se situer sur une terre post-apocalyptique où règne le tyran Balam (David Chokachi). Ce dernier a bâti un empire dictatorial grâce aux richesses que lui procurent les mines de pierres précieuses locales. Avec son armée de guerriers masqués, il asservit tous les villages voisins qu’il rançonne régulièrement, en n’hésitant jamais à massacrer ici ou là pour asseoir son autorité. Soudain, le vaisseau spatial d’un chasseur extra-terrestre atterrit en catastrophe sur cette planète. La créature en armure qui en surgit élimine un gang d’oppresseurs sur le point de commettre l’un de leurs actes de barbarie. Blessé, notre alien est recueilli par les habitants du village de Al’ahrar qui le soignent et le voient comme un allié possible pour renverser le règne de Balam. D’autant que les gemmes que le dictateur recueille quotidiennement dans ses mines sont capables de le revigorer et de décupler sa puissance…

Tirez la chasse !

En visionnant un film du catalogue The Asylum, mieux vaut ne pas placer ses exigences trop haut. Les prémices laissent pourtant espérer un semblant d’intrigue intéressant, égayés par quelques effets visuels réussis (les scènes du vaisseau, les extensions de décors) et puisant quelques idées dans Mad Max Fury Road, notamment ce seigneur de guerre réfugié dans son empire taillé dans la roche, au milieu du désert, et dirigeant une armée de tueurs fanatiques. Mais l’ennui s’installe rapidement pour ne plus jamais nous quitter. Le point le plus faible du film est le Predator lui-même, dont l’allure générale n’est pas sans rappeler le navrant cyborg de Robowar. S’il peut se déplacer à toute vitesse ou tirer sur ses adversaires à coups de rayons laser, il se comporte surtout comme un gentil extra-terrestre, suivant comme un toutou la jeune fille qui l’a soigné. Rien de très impressionnant, donc. Surtout que les impacts de balle le blessent à chaque fois de manière très sévère, au point qu’on se demande à quoi sert son armure. L’acteur engoncé dans sa tenue nous semble d’ailleurs très mal à l’aise, incapable de marcher correctement de peur de se casser la figure. Bref, voilà un piètre chasseur d’outre-espace, qui passe le plus gros du film à déambuler maladroitement ou à s’écrouler dès qu’on lui tire dessus. Il faut attendre les dix dernières minutes pour que ce nounours apathique s’énerve enfin en arborant son faciès grimaçant et castagne pour de vrai. Encore un petit produit « jetable » qui ferait presque passer Predator Badlands pour un bon film, c’est dire !

 

© Gilles Penso

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