ROAD WARS (2015)

Comme à l’époque où les cinéastes bis du monde entier plagiaient Mad Max 2, Mad Max Fury Road a droit lui aussi à son imitation cheap…

ROAD WARS

 

2015 – USA

 

Réalisé par Mark Atkins

 

Avec Chloe Farnworth, Cole Parker, John Freeman, Philip Andre Botello, LaNell Cooper, Nikki Bohm, Jane Hae Kim, Marianne Bourg, Kelcey Watson

 

THEMA FUTUR I VAMPIRES

Mark Atkins est un réalisateur dont les qualités principales sont l’absence totale d’ambition artistique et la capacité à gérer des budgets anémiques. Aucun de ses films n’entrera donc dans les annales et sa spécialité est très vite devenue l’imitation « low cost » des grands succès du moment. Nous lui devons toutes sortes de séries B à la lisière du plagiat surfant sur les sorties d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal (Allan Quatermain et le temple des crânes), de John Carter (Les Chroniques de Mars), de World Invasion : Battle Los Angeles (Battle of Los Angeles), de Prometheus (Alien Origin), de Jack le Chasseur de géants (G-War – La Guerre des géants) ou de Robocop (Android Cop). À l’annonce de la sortie imminente de Mad Max Fury Road, il était évident qu’Atkins allait se lancer dans son petit film post-apocalyptique, comme à la belle époque des Guerriers du Bronx, des Prédateurs du futur et autres Exterminateurs de l’an 3000. Le réalisateur s’empare donc du million de dollars que lui octroie son employeur habituel (la société de production The Asylum), de la douzaine de comédiens qu’il peut se payer et part s’installer dans les déserts de California City et Rosamond, à quelques encâblures de Los Angeles, pour tenter de jouer dans la même cour que George Miller.

Nous sommes donc dans le futur, après l’extinction d’une grande partie de la population. Les survivants se regroupent en clans, se déplacent en véhicules customisés tout-terrains, s’arment jusqu’aux dents et se battent pour une denrée devenue rare : l’eau potable. Un jour, la bande pacifique menée avec sagesse par Dallas (John Freeman) recueille un homme amnésique en plein désert (Cole Parker, qui s’efforce à ressembler du mieux qu’il peut au Mad Max campé par Tom Hardy avec ses cheveux courts et sa veste en cuir). Celui-ci accepte de se joindre à eux. Ils ne seront pas de trop pour lutter contre les forces hostiles qui les entourent. Car la nuit venue, les « Night Walkers » passent à l’attaque. Il s’agit de nombreux hommes frappés par un virus incurable qui les transforme en vampires assoiffés de sang. Rien ne semble pouvoir arrêter ces monstres qui contaminent les vivants en les mordant…

Walking Mad Dead Max

De manière inattendue, Road Wars mélange ainsi l’imagerie et les motifs narratifs de la saga Mad Max avec les codes du film de zombies. Car la série The Walking Dead cartonne encore sur les petits écrans du monde entier. Malin, Mark Atkins fait donc d’une pierre deux coups. Côté « infectés », nous retrouvons donc les traditionnels morts-vivants qui courent en émettant des gémissements bestiaux, les yeux injectés de sang et la bouche ouverte. Même s’il s’agit officiellement de vampires, rien ne les différencie vraiment des innombrables « zombies coureurs » ayant pullulé sur les écrans depuis 28 jours plus tard. Côté « post-apo », nous avons droit aux méchants affublés de casques à cornes, de masques à tête de mort, de chapeaux de cowboys, de cartouches en bandoulière, d’os dans le nez, leurs voitures étant hérissées de pointes ou recouvertes de barreaux protecteurs. Les codes vestimentaires détournent la mode punk, le monde n’est plus qu’une décharge publique d’objets recyclés, bref Road Wars joue la prudence en se conformant très sagement aux lieux communs des deux genres qu’il imite. Pour autant Atkins soigne son travail, valorise du mieux qu’il peut les extérieurs naturels en les saisissant dans de très photogéniques lumières crépusculaires, dote sa mise en scène de la nervosité adéquate et ménage des moments de suspense efficaces. Bien sûr, l’étroitesse du budget restreint considérablement le nombre de véhicules et interdit des cascades dignes de ce nom. Mais le film se suit sans ennui et donnerait même presque envie d’en découvrir une éventuelle séquelle.

 

© Gilles Penso


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