ALIEN VS. HUNTER (2007)

Sans scrupules, l’équipe de réalisateurs / photocopieurs de The Asylum plagie avec un budget ridicule Alien vs. Predator

AVH : ALIEN VS. HUNTER

 

2007 – USA

 

Réalisé par Scott Harper

 

Avec William Katt, Dedee Pfeiffer, Wittly Jourdan, Randy Mulkey, Jennifer Couch, Jason S. Gray, John Murphy Jr., Kevin Kazakoff, Philip Bak, Josh Tessier

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Quand on est capable de produire un film qui s’appelle Transmorphers pour profiter du succès de Transformers, on ne s’arrête pas en si bon chemin. David Michael Latt, co-fondateur de la compagnie Asylum, co-producteur et co-auteur de la plupart des mini-séries B issues de cette société de production résolument atypique, est à ce titre très pragmatique. Quand un gros succès hollywoodien pointe le bout de son nez (si possible dans le domaine de la science-fiction), il ne lui faut pas plus de quatre ou cinq mois pour mettre en boîte une imitation à tout petit budget bricolée avec les moyens du bord. Alors qu’Alien vs. Predator a su déplacer les foules (malgré un accueil critique pour le moins mitigé) et qu’Aliens vs. Predator Requiem s’apprête à sortir en salles, Latt écrit donc en vitesse Alien vs. Hunter et en confie la mise en scène à Scott Harper. Réalisateur du film de crocodile géant Supercroc, Harper a travaillé sur les effets visuels de Mortal Kombat, L’Indien du placard, Le Professeur Foldingue, Au-delà de nos rêves, Le Vaisseau de l’angoisse, Des serpents dans l’avion… Il connaît donc son affaire. Mais avec les moyens ridicules mis à sa disposition, on se doute qu’il ne pourra guère faire de miracles.

Le personnage principal d’Alien vs. Hunter est le journaliste Lee Custer, incarné par William Katt (que les fantasticophiles connaissent bien puisqu’il tenait la vedette de House et de la série Ralph super-héros et jouait même Tommy Ross dans Carrie). Alors qu’il fait son jogging, un objet volant non identifié s’écrase en rase campagne. En compagnie du shérif Joel Armstrong (Collin Brock), il découvre un vaisseau spatial échoué dans les bois duquel s’échappe un monstre improbable : un extra-terrestre dont la tête, les bras et le torse s’inspirent vaguement du xénomorphe d’Alien et dont le reste du corps est celui d’une araignée géante. Si le masque articulé et le costume utilisés pour les gros plans fonctionnent plutôt bien, les images de synthèse mises à contribution pour les plans larges sont catastrophiques ! Bientôt surgit une autre créature : une sorte de cyborg engoncé dans une armure intégrale, avec un drôle de chapeau en forme de saladier et un rond à la place du visage. Bien sûr, ce chasseur venu d’ailleurs possède une méthode de camouflage à la Predator. Alors que les deux bêtes jouent à cache-cache dans les bois, Lee mène un petit groupe de survivants parmi lesquels les spectateurs reconnaissent Dedee Pfeiffer, la sœur cadette de Michelle Pfeiffer aperçue notamment dans Chute libre, Frankie et Johnny et la série Cybill.

Xénomorphe contre Cyborg

Difficile de trouver le moindre attrait à ce chassé-croisé extra-terrestre. Les décors sont d’une banalité effarante (principalement une petite forêt et des tunnels souterrains) et les acteurs pas du tout convaincant (Katt nous semble sans cesse au bord de l’épuisement et Pfeiffer donne l’impression d’avoir accepté de mauvaise grâce de jouer dans le film). D’une manière générale, les personnages s’avèrent ultra-caricaturaux, en particulier ce chasseur fou des armes (une version très premier degré du Gummer de la saga Tremors) et ses copains miliciens qui semblent vouloir nous jouer un remake de Robowar. Les petites scènes intimistes où les protagonistes mettent leurs émotions à jour n’en sont que plus involontairement comiques. Visiblement incapable de trouver la juste tonalité, Alien vs. Hunter nous offre en vrac des dialogues absurdes (« J’ai connu quelques fils de chiennes dans ma vie, mais vous, vous êtes le top de la crème ! »), lourdement référentiels (« Une version SF des Chasses du comte Zaroff, ça ferait un film pas mal ! ») ou embarrassants (« S’il se repère au bruit, il ne faut pas péter… »). Bref même si le diptyque Alien vs. Predator n’a rien de particulièrement enthousiasmant, il vaut tout de même largement mieux que ce petit plagiat sans charme.

 

© Gilles Penso


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