

Une étudiante hérite du musée de cire de son grand-père et décide de le retaper avec ses amis, mais les statues sont vivantes… et très excitées !
THE EROTIC HOUSE OF WAX / THE EXOTIC HOUSE OF WAX
1997 – USA
Réalisé par Cybil Richards
Avec Blake Pickett, Jacqueline Lovell, Everett Rodd, Eric Acsell, Elizabeth Kaitan, Kurt Sinclair, Tori Sinclair, Yvette Lera, Rob Lee, Taylor St. Clair, Leigh Matchett
THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA CHARLES BAND
On ne peut que saluer l’inventivité des producteurs Charles Band et Pat Siciliano, toujours prêts à se creuser la tête pour trouver des concepts originaux visant à alimenter leur label « Surrender Cinema ». Les titres de ce catalogue étant des petits films érotiques bâtis sur des histoires fantastiques ou de science-fiction, il faut parvenir à varier les plaisirs pour justifier le déshabillage et le passage à l’acte de l’ensemble du casting. Après les mondes virtuels de Virtual Encounters et les visiteuses extra-terrestres de Femalien, place donc au musée de cire hanté. En réalité, la mécanique scénaristique de The Exotic House of Wax reprend un principe largement exploité dans le monde des films X : une jolie fille hérite d’un établissement légué par un riche parent récemment décédé, point de départ de parties de jambes en l’air à répétition. Sauf qu’ici, ce n’est ni un bowling, ni une station de lavage, ni un magasin de maillots de bain… mais un décor qui n’aurait pas dépareillé dans L’Homme au masque de cire. Le film sera exploité une première fois sous le titre The Erotic House of Wax, avant que Charles Band ne remplace le mot « erotic » par le plus sage « exotic » pour le diffuser sur la plateforme de streaming de Full Moon.


Le générique se déroule en pleine Égypte antique, plus précisément en l’an – 40 avant JC. Filmée dans le style d’un film muet, image sépia et décor minimaliste à l’appui, une Cléopâtre d’opérette s’envoie en l’air avec ses serviteurs. Puis nous voilà transportés à l’université de Midville, à la fin des années 90. Josie (Blake Pickett), Star (Jacqueline Lovell), Pete (Everett Rodd) et Andy (Eric Acsell) viennent d’être diplômés et pensent déjà aux vacances qu’ils vont passer ensemble. C’est alors que Josie apprend que son grand-père vient de mourir et lui a légué son musée de cire à Santa Monica. Le lieu est abandonné depuis des années et prétendument hanté, mais les quatre amis décident de le remettre sur pied. En visitant l’endroit, ils découvrent que la thématique du musée était l’exposition de tableaux libertins à travers les âges. Lorsque Josie croit apercevoir une silhouette encapuchonnée dans les lieux, la tension monte d’un cran. Personne d’autre qu’elle n’a vu cette apparition, mais il y a tout de même un élément troublant : un collier antique qui traîne par terre. Par jeu, Star le passe autour du cou d’une des statues, qui aussitôt revient à la vie…
Grévin grivois
Il faut reconnaître que les acteurs s’efforcent de rendre leurs personnages crédibles, et que le scénario tente réellement de bâtir une intrigue et une atmosphère. L’ensemble fonctionne presque, dans la mesure où le postulat de départ tiendrait même sans la dimension érotique propre au label « Surrender ». On imagine très bien un tel postulat dans un épisode de Scoobydoo ou Chair de poule, par exemple. Les premières scènes « hot » tardent d’ailleurs à se manifester, si l’on excepte le prologue antique et une brève scène de douche. Ensuite, une mécanique assez sommaire s’enclenche : une silhouette mystérieuse place son collier mystérieux sur les statues de cire, qui s’animent aussitôt et font l’amour, puis s’immobilisent lorsque le collier leur est retiré. Ainsi s’enchaînent les ébats de Cléopâtre et Marc-Antoine, Casanova et deux servantes, Romeo et Juliette, Aphrodite et Venus, et finalement de tous les participants d’une orgie endiablée dans un donjon médiéval. Nos héros eux-mêmes se prêtent bien sûr au jeu, le scénario se débarrassant bientôt de ses dernières bribes de crédibilité afin de pleinement satisfaire la cause érotique. Pour relancer l’intérêt, une petite sous-intrigue met en scène un collectif de citoyens en colère, bien décidés à faire fermer ce musée peu catholique. En parallèle, un clin d’œil amusant évoque l’enlèvement de Sun, la sœur jumelle de Star, par des extraterrestres. Or Jaqueline Lovell incarnait justement une certaine Sun dans Femalien. Lorsqu’il s’agit de créer des crossovers – même les plus improbables – entre les films produits par Charles Band, tous les moyens sont bons !
© Gilles Penso
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