

Trois pilotes spatiaux décident de visiter une planète uniquement peuplée par des femmes et rigoureusement interdite aux hommes…
ANDROMINA : THE PLEASURE PLANET
2000 – USA
Réalisé par Darren Patrick Moloney
Avec Christian Boeving, Samantha Philips, Griffin Drew, Gina-Raye Carter, Shannan Leigh, Shyra Deland, Mike Roman, Miyoko Fujimori, Eric Stratton, Tess Broussard
THEMA SPACE OPERA I SAGA CHARLES BAND
Andromina : The Pleasure Planet ne doit pas être confondu avec Pleasure Planet, réalisé par Albert Pyun en 1986 et déjà distribué par Charles Band (avec le titre alternatif de Vicious Lips). Mais Band n’est pas du genre à ne pas réutiliser une bonne idée. Pleasure Planet est donc recyclé comme sous-titre d’Andromina, l’un des nombreux films de science-fiction érotiques tournés à la chaîne pour la collection « Surrender » destinée au public adulte. Réalisateur de séquences additionnelles du Carnosaur produit par Roger Corman, Darren Patrick Moloney hérite de la mise en scène de cette série B sans prétention. Le scénario est signé Louise Monclair, coutumière du genre avec à son actif une quinzaine de titre tels que Zorrita, Phantom Love, Passion’s Obsession, Exotic Time Machine 2 ou Castle Eros. Mais le script est le parent pauvre de ce genre de film, plus porté sur l’anatomie de ses actrices que sur la cohérence de ses péripéties. Griffin Drew, l’une des beautés qui en tiennent la vedette, se souvient d’ailleurs confusément du tournage. « Pour être honnête, je n’ai pas vraiment compris mon personnage », raconte-t-elle dans l’extrait d’une interview citée sur le site IMDB. « Je pense que je suis une extraterrestre ou une sorte de déesse. Je passe mon temps à virevolter dans le film, vêtue d’une jolie toge rose. Finalement, je tombe amoureuse d’un des personnages, qui m’emmène sur une autre planète où je deviens accro au shopping ou quelque chose comme ça. » Voilà qui résume bien la rigueur scénaristique du film !


Autrefois, Andromina était la planète la plus torride de la galaxie, un véritable paradis pour les cowboys interstellaires en quête de plaisirs exotiques et de créatures de rêve. Mais cette époque est malheureusement révolue. Lorsque trois pilotes spatiaux y atterrissent, ils découvrent une planète désertée où les femmes ont quasiment toutes disparu et où l’ambiance n’est plus à la fête. « Le temps est à la réalité virtuelle et aux rendez-vous programmés », leur lance la barmaid désabusée qui les accueille. « Plus personne ne veut le faire à l’ancienne, désormais. » On croirait entendre une réplique échappée de Demolition Man. Le trio décide alors de se rendre sur la planète Eros, peuplée exclusivement de femmes, afin d’y trouver des nouvelles recrues pour que la fête puisse à nouveau battre son plein sur Andromina. Mais les hommes n’ont jamais été autorisés à y entrer. Chacun des intrépides pilotes rencontre trois tribus différentes sur Eros. L’un est emprisonné, l’autre promis à un bûcher sacrificiel. Quant au troisième, il est considéré comme le nouveau roi.
La planète des seins
Amusant, le concept est digne de celui d’une série de SF « classique » et cultive une imagerie kitsch délibérée. Les femmes qui peuplent la planète Eros ressemblent ainsi tour à tour à des sauvageonnes préhistoriques, des vestales romaines, des motardes tout de cuir vêtues ou encore des barbares échappées d’un film d’heroic fantasy de seconde zone. Ce n’est pas le moindre atout de cette série B polissonne qui, régulièrement, dévêt ses acteurs et ses actrices pour des parties de jambes en l’air intempestives qui ne font guère avancer l’intrigue mais permettent de remplir le quota érotique attendu. L’intrigue rappelle aussi celle de Petticoat Planet, une autre production Charles Band dans laquelle un homme débarquait sur une planète uniquement habitée par des femmes. Quelques répliques satiriques gentillettes pimentent un peu le scénario très vaguement féministe d’Andromina, comme lorsque la responsable d’une des sectes de la planète s’offusque du comportement d’une de ses collègues, trop portée à son goût sur la violence et les sentences brutales, et lui lance : « tu mériterais d’être un homme ! ». Le budget anémique condamne le réalisateur à se contenter d’une poignée de décors simplistes. La planète Andromina se limite donc à un bar, tandis que les sites d’Eros sont une forêt, une minuscule prison, une salle d’interrogatoire, une cabane et c’est à peu près tout. Les ambitions du film n’étant pas très élevées et les spectateurs n’en demandant pas beaucoup plus, cette épure se révèle amplement suffisante.
© Gilles Penso
À découvrir dans le même genre…
Partagez cet article



