IL ÉTAIT UNE FOIS À NOËL (2017)

Un couple de tueurs psychopathes, déguisés en Père et Mère Noël, massacre méthodiquement la population d’une petite ville américaine…

ONCE UPON A TIME IN CHRISTMAS

 

2017 – GB

 

Réalisé par Paul Tanter

 

Avec Simon Philips, Sayla de Goede, Laurel Brady, Jeff Ellenberger, Barry Kennedy, Susannah Mackay, Brook Fletcher, Devon Collins, Laura Darby, Eric Welch

 

THEMA TUEURS

Simon Philips semble nourrir une étrange fascination pour les fêtes de Noël, qu’il s’empresse de teinter de rouge sang dès que l’occasion se présente. Un traumatisme d’enfance, peut-être ? Quoi qu’il en soit, sa carrière de scénariste aligne plusieurs slashers situés en pleine période des fêtes, au milieu des sapins et des cadeaux : Il était une fois à Noël, sa suite Les Nuits avant Noël ou encore le film de vampires Silent Bite. Manifestement, l’écarlate de la robe de Saint Nicolas se marie parfaitement, à ses yeux, avec celui de l’hémoglobine. Philips est également acteur et collabore depuis 2011 avec le réalisateur Paul Tanter, figure du cinéma de genre anglais à très petit budget. Lorsqu’il s’attaque à Il était une fois à Noël, Tanter compte déjà une douzaine de longs-métrages à son actif : thrillers, films d’action, horreur, sans oublier une série consacrée aux hooligans. Le scénario d’Il était une fois à Noël est co-écrit par Tanter et Philips (qui endosse au passage le rôle du tueur psychopathe tout de rouge et blanc vêtu), avant d’être finalisé par Christopher Jolley. Cette production 100% anglaise est intégralement tournée au Canada, bien que l’intrigue soit censée se dérouler dans une petite ville de l’État de New York.

Nous sommes à Woodrige, dans le comté de Sullivan, une bourgade qui ne compte que quelques centaines d’habitants. Le 14 décembre, alors que les festivités commencent à se préparer et que les sapins scintillent un peu partout, le Père Noël d’un grand magasin est sauvagement assassiné alors qu’il rejoignait son véhicule dans le parking. Le lendemain, c’est un couple d’étudiants en train de fricoter dans une voiture qui est massacré. Selon un schéma bien connu, hérité des Dents de la mer, le shérif veut faire fermer le centre commercial et mettre en place un couvre-feu, mais le maire refuse pour éviter de mettre en danger l’économie locale. Or le carnage ne fait que commencer. Chaque jour, au fil d’une sorte de calendrier de l’avent macabre, le nombre de victimes augmente et la police, bientôt rejointe par le FBI, ne sait plus où donner de la tête. Peu à peu, les meurtres semblent converger autour de Jennifer (Laurel Brady), une ado qui est en train de subir le divorce imminent de ses parents…

Sang Nicolas

Si le générique du film, qui reprend « Jingle Bell » au piano sur un mode mineur et inquiétant, parvient à établir très efficacement une ambiance trouble, le reste du métrage n’a hélas pas la même subtilité. Il y avait pourtant un portrait intéressant à dresser autour de ce Père Noël borgne et brutal, au visage à moitié brûlé, dont le passé est directement lié à celui des protagonistes. Mais sa caractérisation reste très basique et son maniement de la hache ne lui permet guère de se démarquer d’un des mètre-étalons du genre, le Billy de Douce nuit sanglante nuit. L’idée de l’affubler d’une acolyte déguisée elle aussi aux couleurs de Noël était attrayante. Hélas, son interprète Sayla de Goede se contente de singer Margot Robbie dans Suicide Squad (mêmes couettes, même batte de base-ball, même rire hystérique), exhalant un inévitable parfum de déjà-vu. Autres entraves à notre implication dans le film : des acteurs souvent peu convaincants (des adolescents aux comportements à côté de la plaque, des agents du FBI qui semblent sortir du lycée) et un scénario qui prend l’eau de toutes parts, sabordé par ses incohérences à répétition. C’est d’autant plus dommage que le film ne manque pas de séquences réussies (le massacre dans les toilettes du bar, le plan-séquence dans le commissariat) ni de traits d’humour savoureux (le maire qui fréquente un club de strip-tease pour « favoriser le commerce local »). Paul Tanter lui-même soigne sa mise en scène en s’efforçant de masquer les très faibles moyens à sa disposition. Dommage que ce savoir-faire se mette au service d’un film si peu abouti.

 

© Gilles Penso

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