LE MASQUE DE FU MANCHU (1965)

Christopher Lee incarne avec panache le célèbre super-vilain asiatique imaginé par Sax Rohmer…

THE FACE OF FU MANCHU

 

1965 – GB

 

Réalisé par Don Sharp

 

Avec Christopher Lee, Nigel Green, Joachim Fuchsberger, Karin Dor, James Robertson Justice, Howard Marion Crawford

 

THEMA SUPER-VILAINS I SAGA FU MANCHU

À l’occasion de Frankenstein s’est échappé et La Malédiction des pharaons, Christopher Lee avait prouvé sa capacité à se réapproprier sans rougir deux rôles mythiques immortalisés par Boris Karloff. Le producteur britannique Harry Alan Towers lui proposa donc de réitérer l’expérience en endossant la défroque du maléfique Fu Manchu, que Karloff incarna en 1932 dans le mémorable Masque d’or. Dès le prologue, situé dans la Chine du début du vingtième siècle, nous assistons à l’exécution du super-vilain asiatique, accusé de crimes organisés et décapité par un vigoureux bourreau sous la surveillance de Sir Dennis Nayland Smith (Nigel Green), inspecteur de Scotland Yard. Mais quelques années plus tard, une vague de crimes et de trafics de drogues est en recrudescence, et Smith croit voir là la marque de Fu Manchu. Suite à l’enlèvement du savant allemand Müller (Walter Rilla) l’inspecteur n’a plus de doute : Fu Manchu est toujours vivant, et c’est un comédien chinois hypnotisé qui a été exécuté à sa place, comme dans les bons vieux serials des années 30.

L’objectif du vil empereur du crime est d’obtenir une substance mortelle, tirée de la graine du pavot de la colline noire que cultivent les moines tibétains. Müller est chargé de créer ce produit, et pour l’inciter à coopérer, Lin Tang (Tsai Chin) la propre fille de Fu Manchu, fait enlever Maria (Karin Dor), la fille du savant, ainsi qu’un vieux professeur excentrique possédant des documents indispensables à la création de la substance. Dès qu’il possède sa redoutable arme chimique, Fu Manchu s’adresse à la population, à la manière d’un Fantomas, et annonce qu’il s’apprête à démontrer l’étendue de son pouvoir dans le petit village de Fleetwick, dans l’Essex. Aussitôt, un avion bombarde de gaz la région, et trois mille personnes passent illico de vie à trépas. Hommes, femmes et enfants jonchent ainsi le pavé, le film ne faisant pas dans la dentelle malgré ses allures de bande dessinée caricaturale. Fier de son petit effet, Fu Manchu déclare qu’il fera dix mille victimes de plus si on ne lui obéit pas. La tension monte et Nayland Smith devra faire preuve de beaucoup de perspicacité pour déjouer les plans de ce parfait archétype du Péril Jaune tel qu’en raffolait l’Occident alors obnubilé par la guerre froide.

Le Péril Jaune

Ponctué de bagarres plutôt bien troussées, Le Masque de Fu Manchu joue beaucoup sur les conventions du genre, truffant le repaire du méchant de passages secrets, de portes cachées, de statues qui pivotent ou d’yeux d’angelots qui remuent, des gimmicks qu’on croirait presque échappés d’un épisode de Scooby-Doo. Le film se pare d’un casting de haut niveau, Lee bénéficiant d’un maquillage très réussi et nimbant chacune de ses apparitions d’un charisme à toute épreuve. En adversaire pugnace et retors, Nigel Green forme avec Howard Marion Crawford un duo à la Holmes et Watson, et poursuivra le super-vilain jusqu’au Tibet, l’aventure s’achevant de fort explosive manière. Et Fu Manchu de conclure en voix off : « Le monde entendra encore parler de moi ». Ce que confirmera Les 13 fiancées de Fu Manchu, une première séquelle réalisée dès l’année suivante.

 

© Gilles Penso

 

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