LARA CROFT : TOMB RAIDER – LE BERCEAU DE LA VIE (2003)

Cette séquelle n'élève guère le niveau et prouve une fois de plus que Jan de Bont est bien meilleur directeur de la photographie que réalisateur

LARA CROFT – TOMB RAIDER : THE CRADLE OF LIFE

2003 – USA

Réalisé par Jan de Bont

Avec Angelina Jolie, Gerard Butler, Ciaran Hinds, Chris Barrie, Noah Taylor, Djimon Hounsou, Til Schweiger, Simon Yam

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Drôle d’idée d’avoir confié ce second Tomb Raider à Jan de Bont. Car si le premier long-métrage de l’ex-chef opérateur hollandais, Speed, était une explosive réussite, et si Twister entretenait encore l’illusion grâce à une poignée de séquences d’action inventives, les piteux Speed 2 et Hantise marquaient clairement les limites de ses capacités artistiques. Avec ce Berceau de la vie, hélas, le cinéaste s’enterre un peu plus dans la médiocrité. Pourtant, le premier opus réalisé par Simon Wincer n’avait pas placé la barre très haut. Au fil d’une intrigue rudimentaire promenant ses protagonistes en Grèce, en Chine et en Afrique, Lara Croft découvre dans un temple antique englouti par les flots l’orbe d’Alexandre le Grand. Mais le sinistre docteur Reiss, spécialiste des armes bio-chimiques, envoie ses sbires pour lui dérober cette sphère qui renferme les coordonnées du Berceau de la Vie et de son redoutable secret : la fameuse Boîte de Pandore de la mythologie, qui contient des germes capables d’anéantir l’humanité tout entière. Pour contrer les plans de ce savant fou dénué de scrupules, Lara est contrainte de faire équipe avec Sheridan, son ancien amant, un ex-agent du MI-6 qui croupit en prison…

Ni pire ni meilleure que le précédent Tomb Raider, cette séquelle continue tranquillement de massacrer la franchise initiée par la marque Eidos. Le ratage en bonne et due forme se poursuit donc, malgré les indéniables qualités du casting. Angelina Jolie demeure en effet l’incarnation idéale du sex-symbol numérique imaginé par Toby Gard, Gerard Butler interprète un partenaire masculin tout à fait à la hauteur grâce à son fort charisme, et Ciaran Hinds, futur César de la prodigieuse série Rome, est un super-vilain très honorable. Mais le potentiel de ces comédiens en béton armé – auxquels s’ajoute un Djimon Housou terriblement sous-exploité – est ruiné par les piètres qualités du scénario et de la mise en scène. Régulièrement, pour relancer l’intérêt, le film se pare de séquences d’action tour à tour grotesques (l’échappée de Lara sur le dos d’un requin), inutiles (la poursuite à moto entre notre héroïne et Sheridan) ou sans la moindre originalité (les multiples fusillades qui ponctuent le métrage).

Sur les traces d'Indiana Jones

Étant donné que ce Tomb Raider, comme le précédent, marche sans vergogne sur les traces de la saga Indiana Jones, Jan de Bont s’est offert les services de Michael Kahn (le monteur attitré de Steven Spielberg) et d’Alan Silvestri (compositeur fétiche de Robert Zemeckis), sans que son métrage n’y gagne quoi que ce soit en panache. Au cours du climax, les protagonistes sont attaqués au beau milieu d’une forêt souterraine inquiétante par les « Gardiens de la Nuit », autrement dit des espèces de Trolls géants en 3D dont le visage est constitué d’une immense gueule carnassière et dont les membres évoquent les branches des arbres desquels ils surgissent, apparaissant et disparaissant façon Predator. La séquence est réussie, et techniquement impressionnante, mais elle tombe comme un cheveu gras dans la soupe réchauffée de cette aventure fantastico-exotique sans éclat.

© Gilles Penso

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