LE BLOB (1988)

Un remake excessif, drôle et très gore du classique Danger planétaire, co-écrit par Chuck Russell et Frank Darabont

THE BLOB

1988 – USA

Réalisé par Chuck Russell

Avec Kevin Dillon, Shawnee Smith, Donovan Leitch, Joe Seneca, Candy Clark, Jeffrey DeMunn, Del Close, Paul McCrane

THEMA BLOB I EXTRA-TERRESTRES I SAGA LE BLOB

En 1958, Danger planétaire mettait en scène un des monstres les plus originaux de l’histoire du cinéma. Quatorze ans plus tard, Attention au Blob ! en proposait une variante parodique. Qu’est-ce qu’un remake de plus, réalisé trente ans après l’original, allait bien pouvoir apporter ? Chuck Russell, réalisateur d’un honorable Freddy 3, répond à cette question avec une efficacité indiscutable : Le Blob version 1988 se pare d’une horreur très graphique, de personnages atypiques et d’un humour sous-jacent ne venant jamais désamorcer le sérieux des scènes d’épouvante. Le tout avec une spontanéité et une modestie qui rendent forcément l’entreprise sympathique. Co-scénariste de Russell, Frank Darabont allait plus tard connaître la gloire en réalisant Les Evadés et La Ligne verte.

Au cours du prologue du nouveau Blob, comme dans moult films de SF, une météorite s’écrase dans une tranquille petite ville américaine du nom d’Arbeville. Le rocher venu de l’espace contient une masse gélatineuse, minuscule au départ, qui happe brusquement le bras d’un clochard. Celui-ci est conduit à l’hôpital par trois adolescents, Paul Taylor, sa petite amie Meg Penny, et Brian Flagg, le mauvais garçon du coin, qui fume, boit, fait de la moto, porte un blouson en cuir et défie les autorités. Un voyou typique des années 80, en somme. Le blob se met à dévorer le clochard, littéralement coupé en deux au niveau de la taille, ainsi que Paul, puis commence à prendre des proportions gigantesques. Terrifiés, Meg et Brian s’enfuient, tandis que le blob se glisse dans les égouts d’où il va pouvoir tranquillement continuer ses ravages. L’armée tente alors d’intervenir…

Une version burlesque de The Thing

Aidé par des effets spéciaux particulièrement spectaculaires, mixant maquillages spéciaux, maquettes et animation image par image, Russell décrit l’évolution inexorable de cette chose infâme sous un jour très inquiétant. L’une des idées réjouissantes du scénario consiste à nous laisser croire que les protagonistes obéissent à des conventions héritées du slasher de base et s’acheminent donc vers des destinées très prévisibles. Or tout bascule assez rapidement. Ainsi, celui qui répondait trait pour trait aux caractéristiques du héros (genre Steve McQueen dans la première version) ne survit pas à la première bobine, à la grande surprise du spectateur. Le relais est pris par le « mauvais garçon » qu’on avait classé, à priori, parmi les premières victimes potentielles. Le reste du film est à l’avenant, le film accumulant d’autant plus d’imprévus que l’on croit être en terrain connu. C’est également le cas des morts violentes, comme ce teenager englouti par son flirt en pleine séance de drague en voiture, cet employé d’un restaurant avalé littéralement par son évier, ou ces spectateurs en charpie dans une salle de cinéma ! Certaines séquences d’horreur marchent ainsi sur les traces de The Thing, auquel ce Blob reprend l’idée d’une chose multiforme habitant ses victimes de l’intérieur pour mieux pouvoir les dévorer. Même le faux happy-end réussit à surprendre. Une très agréable surprise donc, que ce nouveau Blob, sans conteste le volet plus réussi d’une étrange trilogie.

 

© Gilles Penso

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