RESIDENT EVIL APOCALYPSE (2004)

Des séquences d'action excessives et spectaculaires ponctuent ce second épisode distrayant, à défaut d'être subtil

RESIDENT EVIL APOCALYPSE

2004 – USA

Réalisé par Alexander Witt

Avec Milla Jovovich, Sienna Guillory, Oded Fehr, Thomas Kretschmann, Sophie Vavasseur, Razaaq Adoti, Jared Harris

THEMA ZOMBIES I SAGA RESIDENT EVIL

Occupé par les préparatifs d’Alien Vs. Predator, Paul W.S. Anderson se contenta de produire cette séquelle de Resident Evil et d’en rédiger le scénario, laissant le fauteuil du réalisateur à Alexander Witt. Ce dernier s’était jusqu’alors distingué en dirigeant les deuxièmes équipes de prestigieux films d’action, comme Speed, Gladiator ou Pirates des Caraïbes. Le premier Resident Evil n’ayant rien de particulièrement enthousiasmant, ce deuxième opus ne suscitait guère l’impatience. Pourtant il faut bien avouer que ses premières séquences, nous présentant l’épilogue du film précédent sous un autre angle, s’avèrent spectaculaires et prometteuses. On y voit le T-Virus créé par Umbrella Corporation s’échapper dans Raccoon City, transformant peu à peu la population en zombies et provoquant de monstrueux affrontements entre l’armée et les morts-vivants.

Le prologue réserve ainsi son lot de scènes spectaculaires – la gigantesque foule en panique réprimée par les forces de l’ordre – et d’images insolites – les prostituées zombies qui aguichent le chaland les seins à l’air et la bave aux lèvres. Puis vient l’assaut dans une église, plutôt réussi, avec quelques moments forts comme le curé qui nourrit sa sœur morte-vivante avec des restes humains. Mais dès que Milla Jovovich débarque, traversant un vitrail à moto, pirouettant à loisirs comme Keanu Reeves dans Matrix et tirant des balles explosives sur des mutants baveux qui évoquent le Carnage des Marvel Comic Books (l’un des plus redoutables ennemis de Spider-Man), on n’y croit plus une seule seconde.

Nemesis entre en scène

Les autres séquences d’action mettant en vedette Alice sont tout autant incongrues, cherchant à tout prix la démesure alors qu’une nervosité réaliste à la Zombie aurait évidemment été mille fois plus efficace. D’autant que l’héroïne du premier Resident Evil est ici secondée par une espèce de Lara Croft pas crédible pour un sou. Empruntant au passage quelques idées à Alien la résurrection, le scénario imagine qu’Alice a été le fruit d’expérimentations génétiques. Elle est désormais plus forte et plus à même d’affronter les hordes de zombies. Elle fait désormais équipe avec une poignée de survivants et accepte de retrouver Angela, la fille du docteur Charles Ashford. Créateur du T-Virus, ce dernier connaît le moyen de quitter Raccoon City sans encombre. Si l’on accepte de laisser son cerveau au repos, on apprécie donc cette séquelle au tout premier degré, les séquences mouvementées ne manquant pas de sel. Notamment la poursuite dans le cimetière où les morts surgissent évidemment de terre ou encore l’attaque des enfants zombies et des chiens cadavériques dans l’école. L’intérêt est quelque peu relancé avec l’arrivée de Nemesis, un mutant super-armé au faciès bestial (une mâchoire monstrueuse et des yeux minuscules qui semblent hérités des chest-busters d’Alien) et à la corpulence de catcheur. Après un final cataclysmique, Resident Evil Apocalypse s’achève sur un épilogue un peu ridicule, ouvert une fois de plus vers une suite potentielle. Bref tout ça ne vole pas bien haut, mais il faut reconnaître que cette séquelle s’avère mieux réalisée et plus distrayante que son fade modèle.

 

© Gilles Penso

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