TERREUR EXTRATERRESTRE (1980)

Cet ancêtre à petit budget de Predator lâche dans la campagne américaine un alien venu ajouter les humains à son tableau de chasse

WITHOUT WARNING

1980 – USA

Réalisé par Greydon Clark

Avec Jack Palance, Martin Landau, Cameron Mitchell, Neville Brand, Larry Storch, Ralph Meeker, Sue Ann Langdon

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Ancien acteur pour les productions fauchées de Al Adamson (Satan’s Sadist, Dracula contre Frankenstein), Greydon Clark passa à la mise en scène au début des années 70 en signant une série de petits films destinés aux salles d’exploitation, le plus célèbre d’entre eux étant Terreur Extraterrestre. Le film se situe dans une bourgade au milieu de la campagne américaine où deux jeunes couples partent camper au bord d’un lac. La situation est connue, dans la mesure où maints slashers des années 70/80 démarrent de la même façon. La suite ne dément pas cet effet de déjà vu, puisque nos joyeux drilles s’arrêtent dans une station-service sinistre que tient un autochtone patibulaire (Jack Palance) leur conseillant fortement d’abandonner leur projet de camping. Bravant ses conseils, le quatuor s’engage dans les bois. Et lorsque la nuit tombe, le cauchemar commence… Les sources d’inspiration de Greydon Clark ne sont pas difficiles à déceler. Coup sur coup, La Nuit des Masques et Alien viennent de se tailler une place de choix au box-office. L’idée de Terreur Extraterrestre consiste donc à capitaliser sur ces deux succès en mixant les codes du slasher avec ceux de la SF.

Mais le film de Clark bénéficie de son propre style, collectant quelques moments d’épouvante mémorables. Certes, le jeu des jeunes comédiens manque souvent de finesse, mais la patine granuleuse du film parvient miraculeusement à effacer ces traces d’amateurisme pour préserver l’essentiel : une atmosphère délétère. Si Greydon Clark donne la vedette à des acteurs peu confirmés, il réserve une place de choix à plusieurs « gueules » du cinéma de genre. Outre Palance, le spectateur retrouve avec joie Cameron Mitchell, Neville Brand et surtout Martin Landau sous la défroque d’un ancien vétéran du Viêt-Nam totalement paranoïaque. Autour de son film, Greydon Clark réunit aussi une brochette d’artistes promis pour la plupart à un bel avenir, les moindres n’étant pas le directeur de la photographie Dean Cundey (La Nuit des MasquesFogThe ThingJurassic Park) et le maquilleur spécial Greg Cannom (Dracula, The Mask, BladeWatchmen) en charge de créer l’alien vedette.

Les soucoupes dévoreuses

Engoncé dans une combinaison sombre et tribale, la stature haute, le visage blafard, le crâne hypertrophié, les traits grimaçants, le regard noir, l’extra-terrestre servit probablement d’inspiration à l’extraterrestre de Predator. Les deux films partagent en effet le même concept d’un alien venu sur Terre pour s’adonner à la chasse aux humains. C’est d’ailleurs le même comédien qui endosse les deux costumes : Kevin Peter Hall. Le film reste aussi mémorable pour les fameuses « soucoupes dévoreuses » dont l’alien se sert pour attaquer ses victimes humaines. Phosphorescentes, équipées d’appendices acérés qui s’enfoncent sous la peau, exsudant un liquide verdâtre gluant, ces petites choses volantes contribuent beaucoup à la popularité de Terreur Extraterrestre qui, malgré l’extrême exiguïté de ses moyens (150 000 dollars de budget et trois semaines de tournage), aura durablement marqué les mémoires et généré quelques prestigieux émules.

 

© Gilles Penso

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