LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS 5 : RAVE MORTEL (2005)

Quand des étudiants sont contaminés par un virus zombie, la grande rave party de l'année se transforme en joyeux massacre…

RETURN OF THE LIVING DEAD 5 : RAVE TO THE GRAVE

2005 – USA

Réalisé par Elleory Elkayem

Avec AImee-Lynn Chadwick, Cory Hardrict, John Keefe, Jenny Mollen, Peter Coyote, Claudiu Bleont, Sorin Cocis, Cain Minhea Manoliu

THEMA ZOMBIES I SAGA LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS

Le cinquième épisode de la franchise Le Retour des Morts-Vivants, sous-titré Rave mortel, est tourné dans la foulée du quatrième opus, avec la même équipe technique, les mêmes acteurs principaux, le même réalisateur et les mêmes décors russo-roumains. Mais bizarrement, le scénario n’assure quasiment aucune continuité avec l’épisode précédent, comme si aucun des protagonistes ne se souvenait des événements survenus dans les locaux d’Hybra Tech. Pourtant les personnages principaux restent les mêmes. Seul le scientifique incarné par Peter Coyote poursuit son chemin avec une certaine « cohérence », même si son rôle tourne court. En cavale avec l’un des derniers barils de trioxine, il est prêt à les vendre à la mafia italienne. Pour tester la marchandise, ses acheteurs ont la mauvaise idée de faire inhaler le gaz à plusieurs cadavres en même temps. Comme on pouvait s’y attendre, tous les morts se relèvent d’un coup et s’adonnent à un joyeux carnage, à grand coup de cerveau arraché, de crâne trépané, d’yeux éjectés hors de leurs orbites et d’explosions de sang.

Les lycéens du film précédent sont de retour, notamment Julian Garrisson (toujours incarné par John Keefe) qui mène une petite vie tranquille avec sa nouvelle petite amie Jenny (Jenny Mollen) et s’afflige en apprenant la mort de son oncle (une amnésie subite aurait-elle occulté de sa mémoire le fait que ce dernier pratiquait des expériences innommables pour transformer les honnêtes gens en zombies ?). En fouillant dans son grenier, Julian trouve deux barils de trioxine et demande à son ami Cody (Cory Hardrict), féru de science, d’en analyser le contenu. Ce dernier en prélève donc des échantillons que Jeremy (Cain Minhea Manoliu), le frère de Jenny, absorbe en petite quantité pour en tester les vertus qu’il imagine hallucinogènes. Bientôt, des milliers de doses de « drogue », baptisée Z, sont fabriquées à partir du contenu des barils pour être vendues lors de la grande rave party qui sera organisée à l’occasion de la soirée d’Halloween. Les premiers étudiants touchés se transforment bientôt en zombies blafards gémissant « cerveau » et quelques cadavres mutilés commencent à joncher le sol, sans perturber outre-mesure les étudiants qui sont surtout excités par les préparatifs de la soirée d’Halloween. Pour assurer des touches d’humour régulières, le film croit bon d’intégrer dans son intrigue deux mafieux italiens caricaturaux. Habillés comme dans un film de Quentin Tarantino, écoutant de l’opéra italien dans leur voiture, ils se mettent en quête des précieux barils et surjouent en forçant leur faux accent (les deux acteurs sont roumains !), leurs tentatives pour faire rire les spectateurs s’avérant laborieuses. Plus versé sur l’humour que son prédécesseur, ce cinquième opus nous inflige aussi des soirées étudiantes stupides assurant leur quota de nudité et de mauvaise musique, et même des gags navrants à base de flatulences.

gags stupides et nudité gratuite

Certes, les effets spéciaux gore de l’équipe d’Optic Nerve sont toujours aussi généreux et se permettent tous les débordements (une énucléation avec des baguettes de batterie, une décapitation avec une guitare électrique, une autre à la hache, des stylos plantés dans un cerveau à travers les oreilles, le tout accompagné de gerbes de sang explosives), mais la lassitude gagne malgré tout le public. Lorsque vient le moment de la fameuse rave party, l’espoir d’une apothéose digne de ce nom est permis. Sans imaginer une hécatombe titanesque à la Braindead, les spectateurs sont en effet en droit de s’attendre à un festival de séquences gore excessives. Mais ce massacre final sombre vite dans la routine répétitive. Les figurants grimés à la va vite n’en finissent plus de gémir « cerveau » et de mordre leurs victimes au milieu de salves de coups de feu. Le retour de « Tar-Man », le fameux homme goudron, aurait pu donner lieu à quelques séquences réjouissantes. Hélas, le mort-vivant dégoulinant se contente de surgir d’un baril, de se faire tirer dessus, de s’éclipser puis de réapparaître sur la route pour faire de l’auto-stop, au cours d’un gag que le réalisateur juge tellement drôle qu’il le fait durer de longues, interminables et embarrassantes minutes. Même s’ils ont été envisagés initialement pour une sortie en salles, Le Retour des Morts-Vivants 4 et 5 seront directement diffusés sur SciFi Channel en 2005, dans des versions écourtées, avant d’être exploités sous leur forme intégrale non censurée l’année suivante en DVD. Et c’est sur ces deux opus anecdotiques que s’achève la saga sanglante du Retour des Morts-Vivants.

 

Gilles Penso

Partagez cet article