LA DÉESSE DE FEU (1965)

Une adaptation du roman exotique de H. Rider Haggard produite par le studio Hammer avec Ursula Andress en déesse immortelle

SHE

1965 – GB

Réalisé par Robert Day

Avec Ursula Andress, Peter Cushing, John Richardson, Andre Morell, Rosenda Monteros, Christopher Lee, Bernard Cribbins

THEMA EXOTISME FANTASTIQUE

Soucieuse de varier les plaisirs après le succès de ses adaptations de DraculaFrankenstein et consorts, la compagnie britannique Hammer s’est laissée influencer par la vogue des péplums inondant les écrans du monde entier dans les années 60, et inaugura avec La Déesse de Feu une petite série de longs-métrages d’aventures exotico-fantastiques. Le roman qui sert de base au scénario, le fameux « She » de H. Rider Haggard, avait déjà été maintes fois adapté à l’écran, dès Méliès en 1898, mais cette version est la première à bénéficier de la couleur et du format Cinemascope. Ce qui n’empêche guère, hélas, La Déesse de Feu de mettre la pédale douce sur l’aspect spectaculaire et dépaysant du récit, les budgets n’ayant visiblement guère augmenté depuis la période où tous les films de la Hammer étaient tournés dans de modestes studios. 

L’intrigue s’amorce en Palestine, en 1918. Démobilisés par l’armée, Leo Vincey (John Richardson) et Hollis L. Holly (Peter Cushing) échouent en compagnie du valet Job (Bernard Cribbins) dans un cabaret oriental qu’on croirait échappé d’un James Bond. Les fans du grand Peter Cushing pourront ainsi admirer leur idole en train de s’adonner à une danse du ventre effrénée, ce qui n’est pas banal ! Tombant dans un traquenard, Leo est enlevé par des hommes qui le mènent à Ayesha, une splendide jeune femme interprétée par Ursula Andress. Révélée trois ans plus tôt dans l’inoubliable James Bond contre Docteur No, la belle suissesse trouve ici l’un de ses rôles les plus marquants, et s’avère d’ailleurs être l’un des seuls attraits d’un film manquant par ailleurs de fantaisie et d’emphase. 

La flamme de la vie éternelle

Reconnaissant en Leo la réincarnation de l’homme qu’elle aimait jadis, elle lui confie une bague et une carte, et lui demande de traverser le désert pour venir la retrouver dans la cité perdue de Kuma. Séduit et curieux, Leo accepte de se prêter au jeu et se lance dans la périlleuse expédition, en compagnie de ses deux fidèles amis. Parvenant enfin à la cité de Kuma (dont l’entrée est une gigantesque statue, l’une des visions les plus impressionnantes du film, servie par un trucage optique très réussi), les trois Occidentaux découvrent qu’Ayesha est une tyrannique souveraine, régnant sur des esclaves à qui elle impose un régime de terreur, et servie par un fourbe conseiller nommé Billali (l’incontournable Christopher Lee). Âgée de 2000 ans, elle doit son immuable jeunesse à la flamme de la vie éternelle qui permet à ceux qui s’y plongent de connaître les joies de l’immortalité. Malgré les protestations de ses compagnons, Leo accepte de partager le trône d’Ayesha et de se plonger dans la flamme. Le dilemme qui préside à cette décision est probablement l’un des éléments scénaristiques les plus forts du film, poussant les protagonistes à  mesurer les conséquences d’une vie éternelle. Ce questionnement mis à part, La Déesse de Feu reste un spectacle distrayant mais quelque peu anecdotique. L’année suivante, John Richardson partagera l’affiche d’une autre aventure exotique de la Hammer, le fameux Un Million d’Années Avant JC, aux côtés cette fois ci de la belle Raquel Welch.

 

© Gilles Penso

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