HURLEMENT 2 (1985)

Le classique de Joe Dante a accouché d'une séquelle navrante où se sont échoués Christopher Lee et Sybil Danning

HOWLING 2 : YOUR SISTER IS A WEREWOLF

1985 – USA

Réalisé par Philippe Mora

Avec Christopher Lee, Reb Brown, Annie MacEnroe, Sybil Danning, Marsha A. Hunt, Judd Omen, Ferdy Mayne

THEMA LOUPS-GAROUS I SAGA HURLEMENTS

Sortie sur les écrans français sous le titre Horror avant d’être rebaptisée plus logiquement Hurlement 2 pour son exploitation vidéo, cette calamiteuse séquelle du chef d’œuvre lupin de Joe Dante est signée Philippe Mora, dont les titres de gloire précédents étaient l’excessif Les Entrailles de l’Enfer et le parodique The Return of Captain Invincible dans lequel Christopher Lee interprétait un truculent super-vilain. Ce dernier a-t-il accepté de participer à Hurlement 2 dans l’espoir que le réalisateur y injecte à nouveau de l’humour et du second degré ? Si c’est le cas, l’ex-comte Dracula de la Hammer a sérieusement dû déchanter. Car le scénario, qui mélange dans l’anarchie la plus totale lycanthropie, vampirisme et sorcellerie, est désespérément simpliste, accumulant les situations grotesques et les dialogues involontairement risibles. 

Hurlements s’achevait par la mort pathétique de la journaliste Karen White, interprétée par Dee Wallace. La suite s’ouvre donc sur son enterrement. Accablés par sa perte, son frère Ben et son amie Jenny sont interpellés par un homme étrange nommé Stefan Crosscoe. Spécialisé dans l’occultisme, ce clone de Van Helsing leur révèle que Karen était un loup-garou, et qu’elle ne trouvera le repos éternel que si on perce son cœur avec un pieu en titane, l’argent n’ayant plus d’effet sur les lycanthropes nouvelle génération. Mais pour éradiquer définitivement le mal à sa racine, il faut se rendre en Transylvanie et affronter Stirba, grande prêtresse satanique, adepte de la magie noire et mère de tous les loups-garous. Ben et Jenny acceptent de suivre Cosscroe dans sa quête, et c’est parti pour une heure et demi de n’importe quoi.

Stirba, la mère des loups-garous

Difficile de départager ce qui nuit le plus au film : ses acteurs patauds, sa bande originale de supermarché vociférée par un Duran-Duran du pauvre ou ses péripéties d’une rare absurdité. Pour apporter une touche d’érotisme à ce cocktail douteux, Sybil Danning, gironde interprète de la maléfique Stirba, se dévêt allègrement et participe à des orgies bizarres au cours desquelles les comédiens, apparemment en roue libre, se trémoussent et tirent la langue sans trop y croire. Les maquillages spéciaux eux-mêmes souffrent évidemment de la comparaison avec les hallucinantes métamorphoses crées quatre ans plus tôt par Rob Bottin, et les loups-garous ne font que de furtives apparitions à l’écran. Ce qui n’empêche pas le film de se permettre quelques écarts gore parfaitement gratuits, comme ce nain dont les yeux explosent ou cet homme dévoré par un sceptre vivant mi-loup mi-chauve-souris. Seul élément un tant soit peu original : le montage de Charles Bornstein qui insère régulièrement en cours de séquence des plans furtifs appartenant à d’autres scènes du film. Si le résultat obtenu est parfois maniéré voire artificiel, il permet toutefois d’obtenir des effets intéressants, comme ce spectacle de marionnette avec un loup et une jeune fille, monté parallèlement à l’agression d’une victime féminine par un lycanthrope. Mais bon, de là à crier au génie… Malgré sa médiocrité globale, Hurlement 2 lancera cinq autres séquelles tout aussi incongrues.
 
© Gilles Penso

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