SHARKNADO 3 (2015)

Après Los Angeles et New York, une tempête de requins volants menace toute la côte est des États-Unis !

SHARKNADO 3 : OH HELL NO !

 

2015 – USA

 

Réalisé par Anthony C. Ferrante

 

Avec Ian Ziering, Tara Reid, Cassandra Scerbo, Frankie Muniz, Ryan Newman, David Hasselhoff, Bo Derek, Mark Cuban, Bruno Salomone

 

THEMA MONSTRES MARINS I CATASTROPHES I SAGA SHARKNADO

« Oh Hell No ! » est le sous-titre de ce troisième Sharknado, autrement dit « Oh bon sang, non ! », un cri que n’importe quel spectateur normalement constitué est en droit de pousser chaque fois qu’un nouvel opus de cette franchise saugrenue est annoncé avec son lot croissant d’absurdités. C’est dire si l’équipe de la compagnie de production Asylum est consciente de la joyeuse inconséquence de cette saga, presque née d’une blague (un jeu de mot sur la fusion des mots « requin » et « tornade ») et quasiment muée en mini-phénomène de société. Au point que les guest-stars finissent par se bousculer pour y faire leur petite apparition, à la manière d’ados turbulents qui glousseraient à l’idée de participer à une blague potache. Donald Trump lui-même aurait sérieusement envisagé d’apparaître dans le rôle du président des USA, avant que le lancement de sa campagne présidentielle réelle ne l’en empêche ! D’autres ont allègrement franchi le pas, comme David Hasselhoff dans le rôle du père de Fin Shepard (l’indéboulonnable Ian Ziering), Bo Derek dans celui de la mère d’April (toujours Tara Reid) ou encore Lou Ferrigno – ex Incroyable Hulk – sous le costume d’un garde du corps nommé Banner qui conseille à son entourage de ne pas le mettre en colère !

L’introduction de Sharknado 3 donne le ton, s’adonnant à une double parodie de James Bond et Mission Impossible. Après la reprise du gunbarrel (où une mâchoire de requin remplace le canon de l’arme à feu et où la silhouette de notre héros dégaine une tronçonneuse), Fin Shepard court comme un dératé en plein Washington. Il a rendez-vous avec le président des USA, qui lui remet une distinction honorifique, et avec le maire de New York, qui le fait membre de l’ordre de la tronçonneuse d’or. Or il y a un avis de tempête sur Washington, et les requins volants s’abattent bientôt sur la Maison Blanche. Tous les monuments de la ville cèdent sous la catastrophe, comme dans le climax des Soucoupes volantes attaquent. Entre deux images outrageusement iconiques (un requin qui atterrit sur les genoux de la statue de Lincoln, les héros qui empalent un squale avec un drapeau américain en pastichant la célèbre photo de guerre prise en 1945 à Iwo Jima), Fin sauve le président. Mais entre-temps, la tempête se déplace et menace toute la côte est des États-Unis…

Shark Wars

Les clins d’œil répétés aux Dents de la mer s’alignent à travers le nom des personnages secondaires empruntés soit aux équipes techniques du classique de Spielberg (Benchley, Gottlieb, Alves), soit à ses personnages (Martin Brody) soit carrément au requin animatronique (Bruce), tandis que les héros sont rejoints par un duo de chasseurs de squales évoluant dans un camping-car customisé façon Mad Max 2. Follement ambitieux, et doté d’effets visuels un peu plus soignés qu’à l’accoutumée, le film multiplie les séquences de destruction épiques, notamment une pluie de requins affamés sur une base militaire, au milieu d’une course automobile, en plein parc d’attractions Universal ou dans un centre spatial de la NASA. La multiplication des décors et des actions n’empêche pas une certaine routine (les gens crient, des requins en image de synthèse surgissent et tout finit dans un bain de sang numérique). Conscients de ce handicap, le scénariste Thunder Levin et le réalisateur Anthony C. Ferrante s’appliquent à accumuler les séquences les plus improbables, comme s’ils cherchaient à s’inscrire dans le livre Guiness des records de l’absurdité. D’où cette fuite à l’intérieur de la sphère Universal lancée à toute allure dans les allées du parc, ce climax à bord d’une navette spatiale pilotée par David Hasselhoff, ce combat contre les squales avec une tronçonneuse laser ou cette scène d’accouchement invraisemblable. A peine Sharknado 3 était-il diffusé qu’un quatrième épisode était bien sûr officiellement annoncé.

 

© Gilles Penso



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