SHARKNADO 4 (2016)

Rien ne va plus : l’Amérique toute entière est menacée par une série de tornades de requins en perpétuelle mutations !

SHARKNADO : THE 4th AWAKENS

 

2016 – USA

 

Réalisé par Anthony C. Ferrante

 

Avec Ian Ziering, Tara Reid, Masiela Lusha, Cody Linley, Ryan Newman, Imani Hakim, David Hasselhoff, Tommy Davidson, Cheryl Tiegs

 

THEMA MONSTRES MARINS I CATASTROPHES I SAGA SHARKNADO

Sharknado 3 s’achevait sur un cliffhanger excessif. Après que l’humanité ait encore été sauvée, le personnage d’April Shepard (Tara Reid) était écrasé par un débris de navette spatiale tombé du ciel. Qu’allait-il se passer ensuite ? Très consciente du rôle majeur joué par les réseaux sociaux dans la promotion et le succès de la franchise Sharknado, l’équipe de la compagnie de production The Asylum inscrivit donc sur son générique de fin la mention #aprillives et #aprildies, incitant les spectateurs à faire leur choix en votant sur Twitter pour la survie ou la mort de l’héroïne. Quel est le verdict ? Nous vous le donnons en mille, la belle a survécu et revient sous forme d’une femme bio-ionique à côté de laquelle Super Jaimie fait bien pâle figure. Désormais, son bras est équipé d’une lame, d’une tronçonneuse et d’un sabre laser. Dotée d’une force surhumaine, elle vole et lance des rayons destructeurs comme Iron Man ! On le voit, la barrière du « n’importe quoi » ayant été franchie depuis longtemps, plus rien n’arrête le scénariste Thunder Levin. Si le titre et le générique de ce quatrième opus se réfèrent directement à Star Wars épisode IV : le Réveil de la Force, la trame ne se déroule plus dans l’espace (comme à la fin de l’épisode précédent) mais redescend sur Terre.

Le scénario nous apprend que ces cinq dernières années furent paisibles, grâce aux modules spatiaux Astro X disposés en orbite autour de notre planète pour prévenir toute nouvelle « tornade de requins ». Mais alors qu’il se rend à Las Vegas pour y retrouver son fils aîné et sa jeune épouse, Fin Shepard (Ian Ziering) assiste au déclenchement d’une gigantesque tempête de sable. Et au cœur de ce phénomène météorologique inattendu, des centaines de squales jaillissent bien sûr en tous sens pour croquer tout ce qui passe à leur portée. Les casinos, les hôtels, les manèges, tout y passe, prétexte à une nouvelle succession de séquences insensées : une voiture surfe sur la tornade, le panneau « Welcome to Las Vegas » est pris dans un tsunami, les héros empruntent le bateau pirate de l’hôtel « Treasure Island » pour voguer sur le strip inondé (tandis que la musique imite brièvement celle de Pirates des Caraïbes), bref tous les excès sont rois… Et nous n’en sommes encore qu’au pré-générique ! Dans cet épisode, la nouveauté réside dans la capacité de mutation des tornades, qui n’ont plus besoin d’eau pour se déployer. Après le « sable-nado », nous avons donc droit à la « roche-nado », le « pétrole-nado », l’« éclair-nado », le « magma-nado », la « grêle-nado »… Les requins volants eux-mêmes se transforment selon la nature de la tornade qui les transporte, certains voyant leur flanc incrusté de rochers, d’autres étant carrément incandescents. Les choses prennent une tournure encore plus inquiétante lorsque l’une de ces tornades frappe une centrale nucléaire et se transforme donc en… « nucléo-nado » !

La tornade nucléaire

Visiblement enchanté par son expérience sur le film précédent, David Hasselhoff (qui n’est plus à une autoparodie près) revient jouer le colonel Shepard, tandis que Gary Busey hérite du rôle du père d’April. Outre Star Wars et Pirates des Caraïbes, les clins d’œil appuyés s’enchaînent avec régularité, de Massacre à la tronçonneuse (le vendeur de tronçonneuse prénommé Gunnar et interprété par le Leatherface de Texas Chainsaw 3D) au Magicien d’Oz (la route de briques jaunes et la maison qui tombe sur la sorcière) en passant par Terminator (« I’ll be back », « Viens avec moi si tu veux vivre »), Christine (la Plymouth Fury qu’empruntent nos héros), Alerte à Malibu (Gena Lee Nolin et Alexandra Paul qui courent au ralenti), Excalibur (la tronçonneuse retirée du rocher) et même la couverture d’Action Comics qui marquait les débuts de Superman (April qui soulève une voiture des années 40). Le combat final, quant à lui, voit Fin endosser une combinaison volante en forme d’exo-squelette qui semble tout droit sortie d’Aliens. Toutes ces références seraient réjouissantes si elles ne s’alignaient pas avec autant d’artificialité, au fil d’un festival d’autodérision sans doute trop calculé pour convaincre totalement. La dernière image du film annonce déjà le cinquième opus, la tradition voulant qu’un nouveau Sharknado sorte systématiquement tous les ans.

 

© Gilles Penso



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