Les trois films projetés cette nuit-là sont conçus comme de réjouissants hommages parodiques au cinéma fantastique des années 50 et 60, et ce sont sans conteste les meilleurs moments de Popcorn. Le premier, baptisé « Mosquito », est un film de moustique géant en relief, façon Jack Arnold. Alors qu’à l’écran l’insecte colossal (soutenu par un fil bien visible) attaque les personnages, aspirant leur sang en plantant son dard dans leur tête, un moustique géant mécanique suspendu à un harnais se promène dans la salle de cinéma pour effrayer les spectateurs (hommage direct au réalisateur William Castle qui utilisait un gimmick similaire dans La Nuit de tous les mystères). Difficile de ne pas penser à Panic sur Florida Beach, que Joe Dante réalisera deux ans plus tard. Le film suivant est « Attack of the Amazing Electrified Man », une sorte de parodie de L’Indestructible dans laquelle un condamné à la chaise électrique ressuscite et électrocute ceux qui lui barrent la route, tandis que des décharges électriques se déclenchent sur le fauteuil des spectateurs (référence à The Tingler, un autre film de Castle). Le troisième film est « The Stench », un film japonais façon Inoshiro Honda qui est projeté dans la salle en « aroma-rama ». Mais pendant la projection, les membres du club sont tués un à un par un mystérieux assassin au visage brûlé qui se confectionne des masques à l’effigie de ses victimes (grâce à des maquillages spéciaux très inventifs) et semble mener une croisade personnelle contre Maggie. « Le Fantôme de l’Opéra » et L’Homme au masque de cire figurent donc également parmi les références de ce savoureux film patchwork qui ne connut pas le succès qu’il méritait et sombra dans un oubli duquel il faudrait sans doute l’exhumer.
© Gilles Penso