POPCORN (1991)

Alors qu’ils organisent une soirée consacrée aux films d’horreur, les membres d’un ciné-club sont attaqués par un tueur défiguré…

POPCORN

 

1991 – USA

 

Réalisé par Mark Herrier

 

Avec Jill Schoelen, Tom Villard, Dee Wallace Stone, Derek Rydall, Malcolm Danare, Elliott Hurst, Ivette Soler

 

THEMA CINÉMA ET TÉLÉVISION I TUEURS

Alan Ormsby est un cas un peu à part dans l’industrie du cinéma. Cumulant les postes de réalisateur, scénariste et maquilleur spécial, il a notamment écrit Le Mort-vivant, Deranged et La Féline de Paul Schrader. Auteur de Popcorn, il en attaqua la mise en scène mais fut remplacé au bout de trois semaines de tournage par le méconnu Mark Herrier (l’un des acteurs principaux de la comédie Porky’s), tout comme la comédienne Amy O’Neill qui céda finalement sa place à Jill Schoelen dans le rôle de la jeune héroïne Maggie, une étudiante passionnée par le cinéma. Toutes les nuits, celle-ci fait des cauchemars qui l’inspirent pour l’écriture d’un scénario de film. Dans le ciné-club de son lycée, auquel elle participe activement, les considérations cinéphiliques vont bon train. Ainsi peut-on y entendre des répliques aussi improbables que : « il y a plus de contexte social et d’étude de mœurs dans Police Adacamy 5 que dans toute l’œuvre d’Ingmar Bergman » ! Le ton est donné : Popcorn sera un film postmoderne gorgé de clins d’œil à l’attention des fans de cinéma de genre.

Pour relancer le ciné-club, ses membres décident d’organiser une nuit de l’horreur dans un vénérable cinéma qui s’apprête à fermer définitivement ses portes. En fouillant les lieux, la petite équipe découvre « Le Possesseur », un court-métrage psychédélique des années 70 dont l’auteur, Lenyard Gates, aurait perpétré un massacre avant de se donner la mort. Or les images du film rappellent étrangement à Maggie ses cauchemars. Le mystère s’épaissit lorsque la mère de la jeune femme (Dee Wallace Stone, échappée de Hurlements, E.T. et Cujo) est agressée en pleine nuit dans le cinéma qui semble soudain hanté. Lorsque « la nuit de l’horreur » démarre le lendemain, les spectateurs déguisés investissent les lieux avec une bonne humeur communicative.

Insectes géants, hommes électriques et odorama

Les trois films projetés cette nuit-là sont conçus comme de réjouissants hommages parodiques au cinéma fantastique des années 50 et 60, et ce sont sans conteste les meilleurs moments de Popcorn. Le premier, baptisé « Mosquito », est un film de moustique géant en relief, façon Jack Arnold. Alors qu’à l’écran l’insecte colossal (soutenu par un fil bien visible) attaque les personnages, aspirant leur sang en plantant son dard dans leur tête, un moustique géant mécanique suspendu à un harnais se promène dans la salle de cinéma pour effrayer les spectateurs (hommage direct au réalisateur William Castle qui utilisait un gimmick similaire dans La Nuit de tous les mystères). Difficile de ne pas penser à Panic sur Florida Beach, que Joe Dante réalisera deux ans plus tard. Le film suivant est « Attack of the Amazing Electrified Man », une sorte de parodie de L’Indestructible dans laquelle un condamné à la chaise électrique ressuscite et électrocute ceux qui lui barrent la route, tandis que des décharges électriques se déclenchent sur le fauteuil des spectateurs (référence à The Tingler, un autre film de Castle). Le troisième film est « The Stench », un film japonais façon Inoshiro Honda qui est projeté dans la salle en « aroma-rama ». Mais pendant la projection, les membres du club sont tués un à un par un mystérieux assassin au visage brûlé qui se confectionne des masques à l’effigie de ses victimes (grâce à des maquillages spéciaux très inventifs) et semble mener une croisade personnelle contre Maggie. « Le Fantôme de l’Opéra » et L’Homme au masque de cire figurent donc également parmi les références de ce savoureux film patchwork qui ne connut pas le succès qu’il méritait et sombra dans un oubli duquel il faudrait sans doute l’exhumer.

 

© Gilles Penso

 

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