« Alexandre et moi sommes tombés par hasard sur l’affiche de son dernier spectacle », explique Julien Maury. « Son visage émergeait des ténèbres, et son regard y était incroyable, saisissant. Aussitôt, nous nous sommes dit : “pourquoi ne pas lui proposer le rôle, après tout ?“. Nous lui avons envoyé le scénario, et deux jours après elle acceptait. » (2) La grande demeure aux allures de maison hantée nous plonge dans une épouvante « à l’ancienne », non exempte d’influences manifestes du cinéma horrifique japonais et espagnol. Et puis peu à peu, avec l’intrusion d’un certain nombre de flash-backs et un traitement frontal des phénomènes surnaturels, le spectacle se gâte un peu, sombrant dans les clichés, les redites et la confusion. L’imagerie vampirique est convoquée, contournée et transcendée, mais le château de cartes s’effondre : bien vite, on n’y croit plus vraiment. Certes, Bustillo et Maury dotent leur film d’indiscutables qualités formelles (une belle musique de Raphael Gesqua, une photographie soignée de Laurent Barès), mais la cosmétique ne rattrape pas totalement les écueils dans lesquels Livide s’échoue.
(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en janvier 2010
© Gilles Penso