Au petit matin, les jeunes délinquantes en cavale se demandent si elles n’ont pas été victimes d’un cauchemar. Mais leur incapacité à quitter le château les ramène à la réalité : elles sont désormais prisonnières des suceurs de sang, qui entendent bien les faire entrer dans leur confrérie. Requiem pour un vampire est assez chiche en dialogues, et ça n’est pas plus mal. Car lorsque le cinéaste laisse sa plume se délier, la naïveté confine bien souvent au grotesque. Comme lorsque l’une des femmes vampires déclame aux héroïnes sans la moindre conviction : « Vous avez reçu la merveilleuse morsure. Pendant quelques temps encore, vous resterez normales, mais bientôt vous ne sortirez plus que la nuit. Vous serez initiées… Initiées, il le faut ! On ne peut pas être vierge et vampire. » Enchaînant quelques scènes saphiques révélant assez distinctement les fantasmes de ce vieux grigou de Rollin (Marie, nue, est enchaînée et fouettée par Michèle qui lui déclare sa flamme), le film s’achève comme il a commencé : sans queue ni tête.
© Gilles Penso