MAD MISSION 2 (1983)

Dans ce second épisode, nos héros affrontent des gangsters, des bolides futuristes et des robots destructeurs

ZUIJA PAIDANG DAXIAN SHENTONG / MAD MISSION PART 2 : ACES GO PLACES

 

1983 – HONG-KONG

 

Réalisé par Eric Tsang

 

Avec Sam Hui, Karl Maka, Sylvia Chang, Hector Britt, Charlie Cho, Tat-wah Cho, Joe Dimmick, Yasuaki Kurata, Billy Lau, Eric Tsang

 

THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I ROBOTS I SAGA MAD MISSION

Le premier Mad Mission était une comédie policière sympathique mais un peu poussive qui rattrapait sa gaucherie par des séquences de combats et de poursuites assez étourdissantes, la plupart des cascades étant effectuées par les comédiens eux-mêmes. Ce second épisode bascule plus ouvertement dans la science-fiction et ce dès son hallucinante séquence d’ouverture. Après un flash-back rapide hérité du film précédent dans lequel le voleur Sam (Sam Hui) dérobe une valise pleine de pierres précieuses, deux hélicoptères futuristes radiocommandés (dont le design s’approche beaucoup de celui de Tonnerre de feu) s’introduisent chez lui en entrant par la fenêtre. Là, ils s’assemblent entre eux, se déploient et, à l’instar des jouets Transformers, prennent la forme d’un robot agressif truffé d’armes explosives. D’où une folle séquence de combat où Sam a maille à partir avec ce Terminator particulièrement tenace. À peine a-t-il le temps de souffler que notre héros est pris en chasse par six motards. Sillonnant les rues à toute allure avec sa moto futuriste, il défie sans cesse les lois de la gravité sur un tempo frénétique. En émule du Steve McQueen de La Grande évasion, il saute au-dessus d’une rangée de bus à impériale, puis se jette dans l’eau où son véhicule se transforme en jet-ski. Du pur délire ! Et nous ne sommes même pas à 12 minutes de métrage.

Le trio vedette du film précédent étant de retour, Sam sollicite l’aide de ses amis policiers Kody Jack (Karl Maka) et Nancy Ho (Sylvia Chang) qui viennent de se marier. Tous trois sont bientôt pris entre les feux de deux bandes adverses. Parmi ces dernières se trouve un gangster impassible surnommé Filthy Harry, incarné par un sosie de Clint Eastwood dont chaque apparition est soulignée par la reprise du thème du Bon, la brute et le truand. Bien sûr, l’intrigue n’est que le prétexte d’un nouvel enchaînement de séquences folles où des cascades burlesques, qui semblent autant héritées de Buster Keaton que des Looney Tunes, saturent l’écran avec une frénésie dont seul le cinéma de Hong Kong semble avoir le secret. Certes, les scènes de comédie pure sont toujours balourdes, certaines idées comiques sont plutôt douteuses (le déguisement de néo-nazis qu’empruntent nos héros en fin de métrage), mais dès que l’action reprend le dessus le film retrouve son équilibre miraculeux et son rythme d’enfer.

La guerre des robots

L’un des grands moments du film voit Sam et Kody Jack enfermés dans une base marine et livrés à un nouveau robot particulièrement agressif. Pour le contrer, Sam sollicite de nouveaux gadgets, en l’occurrence une armée de robots miniatures lanceurs de rayons destructeurs. S’ensuit une bataille homérique digne du plus fou des dessins animés. Mad Mission 2 s’offre aussi une gigantesque bagarre dans un dancing où des dizaines de belligérants se livrent aux sports de combat les plus acrobatiques dans une orgie de destructions jouissive. Le clou du spectacle reste la poursuite automobile finale qui – une fois de plus – cligne de l’œil vers Mad Max. Le vilain à bord d’une Rolls Royce bourrée de gadgets y prend en chasse nos héros pilotant un nouveau bolide dont la ligne futuriste évoque à la fois l’Interceptor de Mel Gibson et l’aéroglisseur de la série L’Âge de cristal. Tout s’achève par une envolée en jet-pack inspirée du pré-générique d’Opération Tonnerre. En France, Mad Mission 2 sortit sous le titre simplifié de Mad Mission, le premier volet étant resté inédit chez nous. Cette séquelle est aussi connue sous deux autres titres alternatifs : Mission Super Casse et La Folle équipée.

 

© Gilles Penso

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