Les dialogues sont d’ailleurs souvent sans saveur, tout comme les héros eux-mêmes, qui semblent plus se chagriner pour la disparition mystérieuse d’un chien que pour la mort violente d’un de leurs amis. Sans compter des réactions et des attitudes pour le moins bizarres. Ainsi, lorsque le monstre s’enfuit de son bassin pour battre la campagne, notre couple de scientifiques se dit : « bah, il a dû rentrer chez lui en Amazonie ! » Et de fêter ça en partant tranquillement faire une petite croisière en mer… Le final, empruntant lui aussi les chemins les plus balisés, nous montre la battue nocturne organisée par les policiers, sous la direction du vigoureux héros. Tourné en relief comme son prédécesseur, La Revanche de la créature est donc une suite très facultative, en même temps qu’un des films les plus anecdotiques de Jack Arnold. Il gardera tout de même une petite place dans les manuels d’histoire du cinéma, ne serait-ce que parce qu’il met pour la première fois en scène le jeune Clint Eastwood, dans le rôle minuscule d’un scientifique maladroit.
© Gilles Penso