AMITYVILLE (2005)

Ryan Reynolds et Melissa George tiennent la vedette de ce remake du classique de 1979 produit par Michael Bay

THE AMITYVILLE HORROR

 

2005 – USA

 

Réalisé par Andrew Douglas

 

Avec Ryan Reynolds, Melissa George, Jesse James, Jimmy Bennett, Rachel Nichols, Philip Baker Hall, Chloe Mortez

 

THEMA FANTÔMES I SAGA AMITYVILLE

Le succès du remake de Massacre à la tronçonneuse aidant, le producteur Michael Bay et le scénariste Scott Kosar se réunissent une fois de plus pour s’attaquer à un autre classique de l’épouvante des années 70, le bien nommé Amityville la maison du diable. Si le réalisateur a changé (Marcus Nispell cède ici le pas à Andrew Douglas), la charte de mise en scène des deux films est très similaire : texte sobre blanc sur noir annonçant que nous avons affaire à une « histoire vraie », générique minimaliste, extraits en noir et blanc de fausses images d’archive, coupures de presse de l’époque, intrigue située au milieu des années 70, photographie un peu surexposée et quasi-monochrome inspirée de l’image des films des seventies… La séquence d’intro nous remémore les faits : la nuit du 13 novembre 1974, les policiers du comté de Suffolk débarquent à Amityville, dans la résidence du 112 Ocean Avenue, et découvrent six membres d’une même famille massacrés dans leur lit à coup de fusil. L’auteur du crime, Ronald DeFeo Jr, déclare avoir assassiné son père, sa mère et ses quatre frères et sœurs après avoir entendu des voix le lui ordonnant. Un an plus tard, George et Katy Lutz emménagent avec les trois enfants de cette dernière dans la maison d’Amityville. Au courant du drame passé, George ne s’en émeut pas pour autant, déclarant « il n’y’ a pas de mauvaise maison, il n’y a que des mauvaises personnes. ». Évidemment, les choses ne tardent pas à tourner au vinaigre.

Si le Massacre à la tronçonneuse des années 2000 revisitait entièrement le scénario du film de Tobe Hooper, cet Amityville reproduit servilement son modèle, empruntant la même structure, les mêmes événements et la même progression dramatique. Le spectateur familier du shocker de Stuart Rosenberg n’y gagne donc guère au change, d’autant que Ryan Reynolds et Melissa George, malgré leur charme et la sympathie qu’ils dégagent, n’ont ni le charisme, ni la stature de leurs prédécesseurs James Brolin et Margot Kidder. Certes, le film égrène son lot de séquences choc, notamment les visions effrayantes de George, l’attaque du prêtre par une horde de mouches, la petite Chelsea qui escalade le toit de la maison pour suivre son amie imaginaire ou encore l’hélice du bateau qui manque de broyer la tête de Katy.

Le train fantôme

Mais à trop vouloir privilégier les effets choc traditionnels (brusques entrées dans le champ de visions macabres, explosions sonores), Amityville se prive d’une vraie atmosphère, jouant simplement la carte du train fantôme en suivant un terrain déjà trop balisé pour surprendre. D’autant que le scénario n’hésite pas à utiliser le motif récurrent de la petite fille fantôme dont le cinéma d’épouvante japonais ne cesse de nous abreuver depuis des années. Restent quelques idées originales, liées en particulier à l’origine du mal. En se renseignant dans les archives de la ville, Katy découvre ainsi que la maison servit jadis de sanctuaire au maléfique révérend Jeremiah Ketcham, qui tortura et massacra dans le sous-sol de la bâtisse une bonne vingtaine d’Indiens. Voilà de quoi alimenter une mythologie toujours vivace depuis sa première adaptation cinématographique en 1979.

 

© Gilles Penso

 

Complétez votre collection


Partagez cet article