FULL ECLIPSE (1993)

Un buddy movie d’un genre très spécial dans lequel Mario Van Peebles fait équipe avec un loup-garou…

FULL ECLIPSE

 

1993 – USA

 

Réalisé par Anthony Hickox

 

Avec Mario Van Peebles, Patsy Kensit, Bruce Payne, Anthony John Denison, Jason Beghe, Paula Marshall, John Verea

 

THEMA LOUPS-GAROUS

Conçu pour le petit écran (principalement via sa distribution en vidéocassettes), Full Eclipse s’amorce comme un classique « buddy movie » policier musclé, dans l’esprit de L’Arme fatale, si ce n’est que les traditionnelles fusillades sont ici assorties de cascades en apesanteur apparemment héritées du cinéma de Hong Kong. A la suite d’une descente de police, Jim Sheldon (Anthony John Denison), le partenaire de l’officier Max Dire (Mario Van Peebles), est abattu. Pourtant, deux jours plus tard, Jim est à nouveau sur pied, grâce à un sérum étrange qui lui a été injecté pendant qu’il était à la morgue. Un émule du réanimateur Herbert West est-il sur le coup ? Pas vraiment, car notre flic de choc n’a rien d’un zombie écervelé. Qui plus est, il semble maintenant doté d’une force surhumaine. Après une arrestation spectaculaire (filmée sous des angles de prise de vue souvent surprenants), Jim saute de voiture en voiture, se jette sur un side-car en pleine course puis se loge inexplicablement une balle en plein crâne sous les yeux de Max.

La vie de notre héros ne cesse du coup d’être chamboulée. Car en plus de la double mort de son partenaire (un traumatisme déjà conséquent en soi !), il doit subir la décision de sa femme qui vient de le quitter, les avances de la belle Casey Spence (Patsy Kensit) qui lui tourne autour avec insistance, et les choix de ses employeurs qui cherchent à l’affecter au département du détective Adam Garou (Bruce Payne), un flic de choc au patronyme laissant peu de place à l’ambiguïté, qui dirige un service dont les agissements sont pour le moins étranges. L’histoire vire alors au fantastique pur, à travers ce commando policier d’élite, mi-homme mi-loup, tandis que la bande son se met à regorger de cris de fauves, comme pour suggérer une présence bestiale permanente, même en dehors des moments de métamorphoses. On se souviendra en particulier de la scène de séduction très animale entre l’affriolante Patsy Kensit (rescapée de L’Arme fatale 2) et Mario Van Peebles, solide interprète d’un flic qui se laisserait presque tenter par les joies de la lycanthropie.

Le commando des hommes-loups

L’aspect des créatures, conçues par Tony Gardner, se limite le plus souvent à des dents pointues, un faciès plus ou moins animal et des griffes démesurées. Mais au cours d’une éclipse, le méchant, par le biais d’un morphing, se transforme en loup géant bipède, très semblable aux lycanthropes de Hurlements. Plutôt convaincant dans les plans serrés, ce monstre perd hélas de la crédibilité lorsqu’il est vu dans son entier, un travers que connaissait déjà la bête conçue par Rick Baker pour Le Loup-garou de Londres. Sans transcender le thème ni le genre, Full Eclipse, réalisé par un habitué du fantastique (Waxwork, Hellraiser 3, Warlock 2), lui-même fils d’un vétéran du cinéma de genre (Douglas Hickox, signataire entre autres de Théâtre de sang et Intervention Delta), se laisse regarder sans ennui, et place même la barre assez haut sous ses modestes allures de téléfilm.

 

© Gilles Penso

 

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