WARLOCK 2 (1993)

Un deuxième épisode violent et spectaculaire qui met une nouvelle fois en vedette le diabolique sorcier incarné par Julian Sands…

WARLOCK : THE ARMAGEDDON

 

1993 – USA

 

Réalisé par Anthony Hickox

 

Avec Julian Sands, Chris Young, Paula Marshall, Joanna Pacula, Steve Kahan, R.G. Armstrong, Charles Hallahan

 

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I DIABLE ET DÉMONS I SAGA WARLOCK

C’est en 1989 que le premier Warlock sort les écrans, narrant face à la caméra inspirée de Steve Miner la lutte d’un couple contre un redoutable sorcier incarné par Julian Sands. Produit par une compagnie New World Pictures en plein déclin, le film connaît une première distribution discrète avant d’être repris en main par la société Trimark Pictures qui lui offre une sortie mieux orchestrée – avec à la clef un certain succès d’estime bien mérité. D’où la mise en chantier de ce second opus, confiée cette fois-ci à Anthony Hickox (Waxwork, Waxwork 2, Hellraiser 3, Full Eclipse). À dire vrai, il est difficile de considérer Warlock 2 comme une véritable suite du premier, dans la mesure où le scénario, le style de la mise en scène et la structure narrative des deux films n’ont rien en commun, le seul lien étant assuré par le diabolique héros interprété par Julian Sands. Finalement, Warlock 2 est plutôt un remake (ou même un « reboot », mais le mot n’était pas encore entré dans le langage hollywoodien à l’époque) de son prédécesseur, et peut donc s’appréhender de manière autonome.

Dans un passé lointain, des druides ont empêché l’ascension du fils de Satan en utilisant six pierres runiques magiques capables de créer une lumière renversant les ténèbres. Alors que ces druides sont persécutés par des chrétiens persuadés qu’ils ont affaire à des sorciers païens, la plupart d’entre eux meurent et les pierres sont dispersées. Après ce prologue d’un autre âge, nous voilà dans le présent. Nous y découvrons Kenny (Chris Young) et Samantha (Paula Marshall), deux jeunes amoureux qui, justement, sont les descendants de ces fameux druides. Or le redoutable Warlock vient de ressusciter, à l’issue d’une scène d’accouchement sordide qui semble puiser ses racines dans Alien. À peine surgi des entrailles de la malheureuse ayant servi malgré elle de mère porteuse, le fils du diable n’a désormais plus qu’une idée en tête : retrouver dans les six jours qui viennent les six pierres runiques. Kenny et Samantha vont devoir s’initier à la magie pour se mettre en travers de son chemin…

Mon sorcier mal aimé

Là où Steve Miner faisait mouche, maniant allègrement l’humour, l’horreur et le fantastique, il faut avouer qu’Anthony Hickox se casse les dents, desservi il faut l’avouer par une intrigue peu propice à d’intéressants développements. Warlock 2 évolue en effet avec une terrible linéarité, alternant mécaniquement la quête des pierres par le « super-vilain » et l’apprentissage spirituel des deux jeunes guerriers appelés à l’affronter (façon chevaliers Jedi). D’un côté, nous suivons donc les méfaits d’un Julian Sands prompt à multiplier les victimes avec une cruelle imagination digne de Freddy Krueger (avec une mention spéciale pour la transformation d’un collectionneur d’art en statue à la Picasso, ou la métamorphose d’un directeur de cirque en fantôme hantant le palais des glaces). De l’autre, nous assistons à l’apprentissage de nos deux tourtereaux découvrant les joies de la télékinésie via des images de synthèse assez peu réalistes (pour figurer les objets en lévitation). Les autres effets spéciaux du film sont plus heureux, mixant les trucages numériques (le Warlock passe à travers une branche plantée dans son corps comme le T 1000 de Terminator 2), les effets optiques (Sands voltige dans les airs et descend même dans le ciel sur un escalier invisible), et de croustillants maquillages spéciaux jouant volontiers la carte du gore. Le fait que le diable, sur le point de paraître, soit chassé par de simples phares de voiture et que notre Warlock soit anéanti par un petit poignard ôte au dénouement toute crédibilité et laisse donc les spectateurs sur une impression mitigée. Bien sûr, le dénouement de Warlock 2 laisse la porte ouverte vers une nouvelle suite potentielle. Elle se concrétisera en 1999.

 

© Gilles Penso


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