LE JOURNAL D’ELLEN RIMBAUER (2003)

Préquel de la mini-série Rose Red, ce téléfilm inspiré de Stephen King nous conte les origines de la fameuse demeure maudite…

THE DIARY OF ELLEN RIMBAUER

 

2003 – USA

 

Réalisé par Craig R. Braxley

 

Avec Lisa Brenner, Steven Brand, Tsidii de Loka, Kate Burton, Brad Greenquist, Deirdre Quinn

 

THEMA FANTÔMES I SAGA STEPHEN KING

Pour promouvoir le téléfilm en trois parties Rose Red, diffusé sur les petits écrans américains le 27 janvier 2002, un roman écrit par Ridley Pearson sous le pseudonyme de Joyce Reardon (nom de l’héroïne de la mini-série), fut publié dans la foulée. Reposant sur une idée de Stephen King, ce « Journal intime de Ellen Rimbauer » (sous-titré « Ma vie à Rose Red ») servit principalement d’objet publicitaire pour accompagner la diffusion des trois épisodes mais fit aussi office de préquelle explicitant les événements survenus par le passé dans la maison maudite. « Durant l’été 1998, au cours d’une vente aux enchères, j’ai acquis un journal intime cadenassé et recouvert de poussière, persuadée que ces écrits appartenaient à Ellen Rimbauer », peut-on y lire en guise de prologue. Un an plus tard, l’idée d’adapter ce livre pour en tirer un nouveau téléfilm se concrétise, toujours sous la direction de Craig R. Baxley.

Diffusé en mai 2003 sur la chaîne ABC, Le Journal d’Ellen Rimbauer prend place au début du vingtième siècle, à Seattle. Le riche marchand John Rimbauer (Steven Brand) demande à sa fiancée Ellen (Lisa Brenner) de l’épouser. Pour lui prouver son amour, il lui a fait construire une gigantesque maison, importée brique par brique d’Angleterre. Craig Braxley nous offre alors la vision impressionnante du chantier qui côtoie la mer, par la grâce d’effets visuels très soignés. « Cette maison abritera notre bonheur » dit John, juste avant d’être contredit par la détonation d’un coup de feu. Un accident vient en effet d’arriver sur le chantier, prélude d’une série de drames qui iront crescendo. Peu émus par ce mauvais présage, John et Ellen Rimbauer partent en voyage de noces en Afrique, où ils rencontrent Sukeena (Tsidii Le Loka) qui deviendra leur domestique et la confidente de la jeune épouse. Le soir du premier grand bal donné dans la maison, une invitée est soudain prise d’une crise de panique après avoir visité une pièce à l’étage et répète dans une espèce de transe « je sais tout, je sais tout ».

« Je sais tout… »

À partir de là, les choses dégénèrent lentement. John multiplie les maîtresses, des filles disparaissent dans la maison, l’atmosphère devient pesante… Ellen tombe enceinte et accouche bientôt d’Adam, puis d’April qui nait avec un bras atrophié. Celle-ci ne tarde pas à découvrir le corps de Doug, un associé de son père, pendu dans la maison. Face à ce trop-plein d’événements dramatiques, Ellen sollicite contre l’avis de son époux l’aide de Madame Lu (Tsai Chin), une médium asiatique qui détecte que Rose Red est animée d’une vie autonome et influe sur l’esprit d’April, laquelle disparaît à son tour. Malgré le savoir-faire indéniable de Craig Baxley et la multiplication de phénomènes surnaturels et de rebondissements, Le Journal d’Ellen Rimbauer peine à captiver son public, peu aidé par une facture anonyme qui lui donne trop souvent les allures d’un soap opera des années 80/90, la voix off redondante de la narratrice et un épilogue peu crédible expédié en quelques minutes. Ce produit dérivé lui-même inspiré d’un autre produit dérivé n’a donc un intérêt que très relatif.

 

© Gilles Penso


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