Audacieux et surprenant, le principe de base sert surtout de prétexte à une accumulation de scènes de combat impressionnantes. Les projectiles en 3D y volent en tous sens, Jet Li évite les balles comme dans Matrix, saute, vole et escalade à mains nues les parois en émule de Spider-Man. Les effets numériques qui mettent en avant la différence de vitesse entre Yulaw et ses adversaires s’avèrent très efficaces, notamment lorsqu’il les envoie valdinguer au ralenti tout en se déplaçant lui-même à vive allure. Le film nous gratifie également d’idées visuelles inédites, comme lorsque Jet Li se sert de deux motos de police comme gants de boxe géants et frappe ses adversaires avec, ou lors des passages d’un univers à l’autre, via l’explosion des corps en mille morceaux avant leur recomposition – un phénomène douloureux et spectaculaire à mille lieues des douces téléportations de Star Trek. The One offre ainsi un spectacle de premier ordre, s’achevant sur l’inévitable affrontement entre les deux doubles, et se pare d’un casting judicieux, avec en tête la belle Carla Gugino et le charismatique Jason Statham. Mais on ne peut s’empêcher de regretter le manque d’ambition scénaristique du film, en regard des problématiques passionnantes qu’un tel concept lui aurait permis de développer.
© Gilles Penso