HOUSE OF THE DEAD (2003)

Invités à participer à une rave party sur une île isolée, de jeunes fêtards doivent affronter une horde de zombies déchaînés…

HOUSE OF THE DEAD

 

2003 – CANADA / USA / ALLEMAGNE

 

Réalisé par Uwe Boll

 

Avec Jonathan Cherry, Jürgen Prochnow, Tyro Leitso, Clint Howard, Ona Grauer, Ellie Cornell, Will Sanderson, Enuka Okuma

 

THEMA ZOMBIES

Certains producteurs hollywoodiens ne vont pas chercher leurs idées bien loin. Le succès de Resident Evil ayant laissé entendre que l’équation « jeu vidéo + zombies » était rentable, il n’était pas étonnant outre mesure de voir débarquer dans la foulée une autre adaptation de jeu à base de morts-vivants, en l’occurrence le bien nommé « House of Dead » de Sega. Dès les premières séquences, le film d’Uwe Boll ne laisse guère germer d’espoirs. Qu’on en juge donc : un groupe de jeunes fêtards embarque à bord d’un bateau dirigé par un capitaine nommé Kirk (d’où quelques jeux de mots destinés aux amateurs de Star Trek et de nombreux rires gras). Peu enclin à la rigolade, l’imperturbable marin est interprété par rien moins que Jürgen Prochnow (il porte d’ailleurs le même uniforme que dans Das Boot), et ses passagers souhaitent atteindre une petite île sur laquelle se déroule la rave party du siècle. Peu sensibles au fait que le lieu porte le charmant nom de « Isla del Muerte », les joyeux drilles découvrent bien vite que les autres participants de la fête ont été décimés par une horde de zombies, et qu’ils sont les prochains au menu. Rejoignant un groupe de survivants menés par une jeune femme répondant au nom évocateur de Liberty (Kira Clavell), ils s’emparent de l’armement de contrebande contenu dans la cale du capitaine Kirk et organisent une vaillante résistance contre leurs assaillants en décomposition.

Peut-être aurait-on accepté le scénario inepte, les dialogues ridicules, les personnages inexistants, les comédiens qui n’y croient pas du tout et les réactions stupides si House of Dead s’était au moins contenté de fournir au public un spectacle horrifique digne de ce nom. Mais même en ce modeste domaine, le film échoue lamentablement. Inefficace et tape à l’œil, la mise en scène d’Uwe Boll emprunte tous les tics possibles et imaginables au cours des séquences de bataille : « bullet time » à la Matrix, ralentis à la John Woo, cascades improbables, mouvements de caméra hystériques, extraits incongrus du jeu vidéo insérés dans le montage, insupportable musique techno, tout y est !

L’ennui des morts-vivants

Quant aux zombies, ils courent et font des acrobaties, suivant la mode relancée par 28 jours plus tard, et sont affublés de maquillages assez grotesques. Quand ils ne ressemblent pas vaguement à des momies, ce sont des comédiens aux visages blafards ou de gros bibendums portant un masque de latex. Ridicule de bout en bout, House of Dead ose même la mauvaise imitation des Dents de la mer, avec la fille nue qui se jette à la mer tandis que son copain ivre l’attend sur le sable, les prises de vues sous-marines et même une musique plagiant celle de John Williams. Du coup, le clin d’œil cinéphilique formulé par l’un des protagonistes (« on se croirait dans un film de George Romero ») tombe comme un cheveu dans la soupe. L’édifiante révélation finale (un prêtre maléfique du 16ème siècle fabrique des zombies pour devenir immortel) s’enchaîne sur un ultime combat à l’épée, d’autant plus stupide qu’on nous a lourdement annoncé tout au long du film que l’héroïne suit des cours d’escrime. Finalement, House of Dead n’a qu’un seul avantage : faire ressembler Resident Evil à Citizen Kane !

 

© Gilles Penso

 

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