CAPITAINE SINDBAD (1963)

Guy Williams, héros de la série Zorro, entre dans la peau du célèbre marin des Mille et une nuits pour affronter monstres et merveilles…

CAPTAIN SINDBAD

 

1963 – USA / ALLEMAGNE

 

Réalisé par Byron Haskin

 

Avec Guy Williams, Pedro Armendariz, Heidi Brühl, Abraham Sofaer, Bernie Hamilton, Helmut Schneider, Margaret Jahnen, Rolf Wanka

 

THEMA MILLE ET UNE NUITS

Byron Haskin est un solide réalisateur spécialisé dans la science-fiction, l’aventure et le fantastique, avec à son actif des films tels que La Guerre des mondes, Quand la Marabunta gronde, La Conquête de l’espace ou encore De la Terre à la Lune. Nous lui devons aussi L’Île au trésor, le tout premier long-métrage en prises de vues réelles produit par le studio Disney. De fait, lorsqu’il s’attaque aux contes des Mille et une nuits, l’ombre de l’oncle Walt plane inévitablement sur son œuvre et sur certains de ses choix artistiques. C’est par exemple le cas de son acteur principal, Guy Williams, que tous les spectateurs de l’époque connaissent bien pour avoir longtemps incarné le Zorro de la série Disney. Cette influence se devine aussi à travers les facéties du magicien Galgo (Abraham Sofaer), qui évoque irrésistiblement le héros barbu du Merlin l’enchanteur sorti sur les écrans quasiment en même temps. Les autres membres clés du casting sont Pedro Armendariz (Bons baisers de Russie) dans le rôle du vil El Kerun, et la comédienne allemande Heidi Brühl (Princesse tzigane) dans celui de la belle Jana. Tournée aux studios Bavaria de Munich, cette co-production américano-allemande chapeauté par Frank et Herman King souffre d’un scénario qui est sans cesse réécrit pour pouvoir ramener le film à un budget plus raisonnable. Le script initial de Samuel West et Harry Relis est donc remanié un nombre incalculable de fois, jusqu’à quelques jours à peine avant le début du tournage.

La trame est pourtant assez simple. Elle concerne l’idylle qui se noue entre le capitaine Sindbad et Jana, la fille du roi Baristan. Obstacle inévitable de cette love story au pays des tapis volants, le lâche et cruel vizir El Kerun espère secrètement se débarrasser de Sindbad pour pouvoir épouser Jana à sa place. Il utilise donc la magie pour se faire aimer d’elle. Mais Galgo, le magicien du royaume, vient en aide à Sindbad et lui révèle le secret qui lui permettra de retrouver sa bien-aimée. Car El Kerun est un adversaire très difficile à vaincre. Son cœur ne se trouve en effet pas dans son corps mais ailleurs, au fin fond d’une forteresse sous bonne garde. Lui passer une épée en travers de la carcasse ne sert donc à rien. Pour venir à bout de ce vilain redoutable, Sindbad devra s’embarquer pour la plus étrange croisière et le plus titanesque de ses combats, face à une série de créatures fantastiques.

Un cavalier qui surgit hors de la nuit…

Il était difficile de rivaliser avec le fabuleux Le 7ème voyage de Sinbad sorti cinq ans plus tôt. C’était à prévoir, le film de Byron Haskin n’arrive pas à la cheville de celui de Nathan Juran. Cela dit, la féerie se voit réserver ici une place de choix, les expériences du magicien Galgo donnant lieu à un festival de trucages optiques pleins de charme que George Méliès n’aurait certainement pas reniés. Guy Williams n’a certes pas la fraîcheur de Kervin Matthews, mais son interprétation de Sindbad demeure très convaincante. À vrai dire, c’est surtout la magie de Ray Harryhausen qui manque cruellement à l’œuvre, en particulier au moment où interviennent les monstres : des oiseaux-Roc dont on voit surtout les pattes portant de gros rochers (dans les plans larges ce sont d’inoffensifs volatiles portant de petits cailloux !), des crocodiles géants apathiques, un dragon mécanique multi-têtes qui semble échappé d’une fête foraine et un monstre invisible frustrant qui se contente d’imprimer ses empreintes dans le sol. Un suspense efficace se construit grâce à l’apparente invincibilité du vil El Kerun, et ce jusqu’à l’affrontement final. L’amateur de féeries orientales en a donc pour son argent : un méchant très méchant, une belle princesse, des costumes multicolores, des chorégraphies exotiques, bref tout y est. On note que l’orthographe du nom du héros varie selon les versions et les posters, allant de Sindbad à Sinbad en passant par Simbad.

 

© Gilles Penso

 

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