Puis survient cette séquence étonnante où Guy fait fièrement visiter à son épouse le mausolée flambant neuf qu’il vient de faire construire sur mesure, truffé d’issues de secours, de passages secrets, de trappes et d’alarmes, au cas où… Plus tard, le mausolée réapparaît dans une autre scène d’anthologie, transfiguré cette fois-ci par un cauchemar sinistre où Guy imagine qu’aucun de ses mécanismes ne fonctionne, le lieu étant envahi par les toiles d’araignées, les rats, les tarentules et les asticots. L’intrigue s’achemine sourdement vers son issue fatale, jusqu’à ce que la dernière demi-heure ne brise sa linéarité en multipliant les rebondissements riches en complots et en machinations, clignant au passage de l’œil vers la fameuse nouvelle « Les Résurrectionnistes » de Robert Louis Stevenson. Pour la petite histoire, le réalisateur se réconcilia finalement avec ses producteurs dès le début du tournage. Pathé revendit donc ses parts et L’Enterré vivant fit officiellement partie du prestigieux package Corman/Poe/AIP.
© Gilles Penso