Nacho Cerda est partisan d’un cinéma fantastique profond et dénué de concessions, comme le prouvaient ses courts-métrages percutants, notamment Aftermath et Genesis. En passant au format long, il conserve sa ligne directrice et concocte un film de fantômes d’autant plus touchant qu’il est sincère et viscéral. Refusant les têtes d’affiches (malgré les insistances des producteurs de Filmax qui rêvaient de Nastassja Kinski ou Holly Hunter), Cerda donne le premier rôle à Anastassia Hille (aperçue dans The Hole), qui incarne à la perfection Marie, une productrice de cinéma américaine en quête de ses origines. Adoptée et emmenée aux États-Unis juste après sa naissance, elle décide, à quarante ans, de revenir dans sa Russie natale. Elle vient en effet d’hériter de la maison de ses défunts parents biologiques, une ferme isolée au beau milieu des montagnes. Abandonnés, les lieux ont fort mauvaise réputation et les autochtones, par ailleurs peu engageants, prétendent qu’ils sont hantés. Un homme accepte d’accompagner Marie jusqu’à la vénérable demeure, mais il disparaît mystérieusement en chemin et c’est seule qu’elle explore le site, sinistre à souhait. Elle y découvre Nikolaï (Karel Roden, vu dans Blade 2 et Hellboy), un homme étrange qui prétend être son frère jumeau. C’est là que le cauchemar commence…