Les personnages humains étant aussi transparents qu’une feuille de papier calque (malgré les efforts redoublés du scénariste et du réalisateur pour tenter de les épaissir un peu), c’est naturellement vers les jouets qu’est attirée l’attention des spectateurs. Conçus conjointement par Dennis Gordon, Hervey Mayo, Mark Rappaport et John Carl Buechler, ils savent égailler le métrage d’une poignée de séquences horrifiques originales mettant à contribution d’habiles effets mécaniques, des marionnettes et des costumes spéciaux. La stop-motion intervient de son côté pour mettre en mouvement des cubes qui écrivent des messages de menace aux protagonistes. Puis elle permet de donner vie à un petit soldat de bois qui sort de sa boîte pour contrer les forces du mal. Cette séquence n’est pas sans rappeler Les Puppetoons et Les Aventures de Tom Pouce, l’hommage aux féeries de George Pal s’avérant surprenant dans le contexte d’un tel film. On regrette surtout que David Allen, maître d’œuvre des trucages de la saga Puppet Master, n’ait pas pu mettre son grain de sel dans le film pour donner un peu plus de dynamique à ces jouets agressifs. Sympathique à défaut d’être inoubliable, Demonic Toys sera rebaptisé Jouets démoniaques lors de sa première distribution en VHS en France.
© Gilles Penso