DEMONIC TOYS (1992)

Réfugiés dans un entrepôt sinistre, des gangsters et des policiers sont attaqués par des jouets possédés par un esprit maléfique…

DEMONIC TOYS

 

1992 – USA

 

Réalisé par Peter Manoogian

 

Avec Tracy Scoggins, Bentley Mitchum, Daniel Cerny, Michael Russo, Barry Lynch, Ellen Dunning, Pete Schrum, Jeff Weston, Richard Speight

 

THEMA JOUETS I SAGA CHARLES BAND

C’est à David S. Goyer, futur scénariste des trilogies Blade et The Dark Night, que nous devons l’histoire de Demonic Toys, tentative manifeste de la part du producteur Charles Band de capitaliser sur l’idée des jouets maléfiques popularisée par la saga Puppet Master. Fan de Re-Animator et de From Beyond, Goyer est ravi lorsque Band le contacte et lui propose d’écrire deux films pour lui, avec la promesse de réaliser l’un d’entre eux. L’une des méthodes habituelles de ce roi du marketing est de faire dessiner des posters alléchants sans aucun scénario et de vendre les films sur ces simples visuels. Goyer observe donc la généreuse collection d’affiches prometteuses de projets qui trônent dans le bureau de Band et en choisit deux : Arena et Demonic Toys. La grosse difficulté est qu’il n’a que deux semaines pour écrire les deux films ! Il s’acquitte non sans mal de cette tâche délicate, scénarisant Arena pour le réalisateur Albert Pyun et Demonic Toys pour lui-même. Mais au dernier moment, Goyer craint de ne pas être capable d’apporter une quelconque plus-value en tant que réalisateur, dans la mesure où tous les membres de l’équipe lui sont imposés, ainsi qu’un grand nombre de choix artistiques. Il passe donc son tour et livre son scénario à Charles Band, qui en confiera finalement la mise en scène à Peter Manoogian.

Pris en chasse par un duo de policiers qui leur ont tendu un piège, des gangsters en cavale se réfugient dans un entrepôt où sont stockés de vieux jouets. Blessé, l’un d’entre eux perd son sang, éveillant un esprit maléfique en sommeil. Celui-ci anime un clown carnassier, un bébé de plastique grimaçant, un ours en peluche anthropophage et un robot équipé de bras canons. L’influence de Jeu d’enfant, point de départ d’une autre célèbre franchise à base de jouets démoniaques, semble ainsi s’être taillée une part importante dans le scénario de Goyer, que Manoogian retravaille de son côté pour mieux s’approprier cette histoire improbable. Petit budget oblige, la quasi-totalité de l’intrigue se situe dans un lieu unique et s’appuie sur une mécanique efficace à défaut d’être innovante : les adultes piégés dans cet entrepôt sont massacrés un à un par les jouets monstrueux ramenés à la vie.

Le clown, le bébé, l’ours et le robot

Les personnages humains étant aussi transparents qu’une feuille de papier calque (malgré les efforts redoublés du scénariste et du réalisateur pour tenter de les épaissir un peu), c’est naturellement vers les jouets qu’est attirée l’attention des spectateurs. Conçus conjointement par Dennis Gordon, Hervey Mayo, Mark Rappaport et John Carl Buechler, ils savent égailler le métrage d’une poignée de séquences horrifiques originales mettant à contribution d’habiles effets mécaniques, des marionnettes et des costumes spéciaux. La stop-motion intervient de son côté pour mettre en mouvement des cubes qui écrivent des messages de menace aux protagonistes. Puis elle permet de donner vie à un petit soldat de bois qui sort de sa boîte pour contrer les forces du mal. Cette séquence n’est pas sans rappeler Les Puppetoons et Les Aventures de Tom Pouce, l’hommage aux féeries de George Pal s’avérant surprenant dans le contexte d’un tel film. On regrette surtout que David Allen, maître d’œuvre des trucages de la saga Puppet Master, n’ait pas pu mettre son grain de sel dans le film pour donner un peu plus de dynamique à ces jouets agressifs. Sympathique à défaut d’être inoubliable, Demonic Toys sera rebaptisé Jouets démoniaques lors de sa première distribution en VHS en France.

 

© Gilles Penso

 

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