PUPPET MASTER V (1994)

Des démons buveurs de sang, des jouets tueurs, de la magie noire, des robots miniatures… Puppet Master V tire dans tous les sens !

PUPPET MASTER V : THE FINAL CHAPTER

 

1994 – USA

 

Réalisé par Jeff Burr

 

Avec Gordon Currie, Chandra West, Ian Ogilvy, Teresa Hill, Guy Rolfe, Nicholas Guest, Willard E. Pugh, Diane McBain

 

THEMA JOUETS I DIABLE ET DÉMONS I ROBOTS ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE I SAGA PUPPET MASTER CHARLES BAND

Puppet Master 4 marquait un tournant dans l’histoire des poupées meurtrières imaginées par Charles Band, puisque celles-ci passaient du côté des « bons » afin d’affronter les forces du mal. Tournée dans la foulée, sa séquelle immédiate prolonge donc cette idée et reprend les événements exactement là où ils se sont arrêtés. Les effets visuels sont toujours supervisés par David Allen, assisté de Chris Endicott et Joseph Grossberg. Cette fois-ci, Allen ne met pas directement la main à la pâte, laissant deux de ses poulains prendre en charge l’animation à proprement parler. Joel Fletcher et Paul Jessel se chargent donc de donner vie aux petites créatures dans les plans larges, le reste étant obtenu comme toujours à l’aide de marionnettes mécaniques. La stop-motion intervient au bout de quarante minutes de métrage pour montrer la naissance d’un « ultime Totem » éveillé par le diabolique Sutekh. Elle permet ensuite aux petits belligérants de courir ou de sauter (on note un plan très dynamique où le Totem traverse une porte pour se jeter sur le massif Pinhead). Une douzaine de plans animés s’insèrent ainsi au milieu des marionnettes conçues par Mark Rappaport et manipulées en direct, le montage permettant d’alterner avec fluidité les deux techniques.

Les affrontements entre le petit démon et les poupées de Toulon ont donc plus de panache que dans le film précédent, d’autant que Torch fait son grand retour avec son bras lance-flammes. Decapitron lui-même révèle un peu plus l’étendue de ses pouvoirs en exhibant de nouvelles têtes et en imitant régulièrement les traits d’André Toulon. De la magie noire, de l’intelligence artificielle, de la sorcellerie, des démons… Débordant d’idées et de rebondissements, ce cinquième opus est finalement victime de ce trop-plein de composantes qui parfois ont du mal à s’assembler avec cohérence. La faute en incombe sans doute à une écriture un peu chaotique prise en charge simultanément ou à tour de rôle par cinq auteurs (Tod Henschell, Steven E. Carr, Jo Duffy, Doug Aarniokoski et Keith Payson).

La fin d’une ère

La déception légitime que les fans peuvent ressentir vis-à-vis de ce cinquième épisode provient surtout de sa nature de quasi-remake du précédent, dont il reprend de nombreux moments forts et de nombreuses séquences (notamment la résurrection du nouveau-venu Decapitron). C’est sans doute le syndrome d’un film qui devait être unique et a été coupé en deux parties assez tardivement dans son processus de développement. D’un autre côté, il faut souligner la qualité et la variété des effets spéciaux, surtout au regard du budget très restreint alloué aux équipes techniques. Au-delà du travail remarquable de David Allen et Mark Rappaport, les artistes de l’atelier Alchemy FX élaborent un costume très impressionnant pour le démon Sutekh qu’incarne Jake McKinnon. Le film se pare aussi d’effets visuels audacieux combinant rétroprojections, rotoscopie, morphings et même images de synthèse. Pas transcendants mais très distrayants, Puppet Master 4 et 5 se regardent sans déplaisir et marquent la fin d’une sorte d’« âge d’or » de la franchise, les opus suivant marquant un net infléchissement qualitatif.

 

© Gilles Penso

 

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