ROBOT WARS (1993)

Une production Charles Band à tout petit budget où deux robots géants s’affrontent dans un monde futuriste…

ROBOT WARS

 

1993 – USA

 

Réalisé par Albert Band

 

Avec Don Michael, Barbara Crampton, James Staley, Lisa Rinna, Danny Okumoto, J. Downing, Peter Haskell, Sam Scarber

 

THEMA ROBOTS I FUTUR I SAGA CHARLES BAND

Dans la foulée de Robot Jox et Synthoid 2030, le producteur Charles Band se dit que le filon des robots géants n’est peut-être pas encore totalement épuisé et mérite sans doute un opus supplémentaire. Il se lance donc dans Robot Wars qu’il ne peut pas réaliser lui-même, faute de temps, et confie donc à son père Albert Band. Le film se donne d’emblée des allures de superproduction, avec un générique de plus de trois minutes qui défile sur des gros plans de cuirasses robotiques, aux accents d’une musique pompeuse au synthétiseur de David Arkenstone s’efforçant d’imiter un grand orchestre symphonique. Le ton est donné, et le décalage entre les ambitions et les moyens s’annonce cruel. Rédigé par Jackson Barr (Future Cop 2, Subspecies), le scénario nous projette en 2041. Après une guerre entre les États-Unis et l’Asie, le général Wa-Lee, un dignitaire asiatique peu scrupuleux, s’empare du dernier modèle de robot géant le MRAS-2. Avec cette arme absolue, il menace les habitants de l’alliance de l’Est. Une seule force est capable de l’arrêter : le robot MEGA 1, qui est abandonné dans un souterrain et qu’il faut réactiver. Une équipe formée d’un pilote mercenaire (Don Michael Paul), d’un mécanicien rigolo (James Staley) et d’une brillante archéologue (Barbara Crampton, beaucoup plus habillée que dans Re-Animator et From Beyond) est chargée de rétablir la paix par la force. Une lutte titanesque s’engage alors entre les deux robots géants.

Prometteur, n’est-ce pas ? Mais comme on s’en doute, le seul véritable intérêt de cette production Full Moon est le travail de David Allen, chargé de donner vie aux robots du film. Le MRAS-2 est une machine aux allures de scorpion géant dont les mouvements, la forme du cockpit et même les effets sonores sont directement inspirés par les At-At de L’Empire contre-attaque. Cette belle bête est animée en stop-motion dans des plans tous très réussis quoiqu’un peu répétitifs. Le MEGA 1, de son côté, a une forme plus humanoïde, ou plutôt simiesque. Ses longs bras, ses jambes courtes et son torse en V lui donnent en effet les allures d’un gorille. « Nous avons modifié légèrement le look du robot de Crash and Burn afin de le réutiliser dans ce film », nous révélait David Allen (1). Une tête a en effet été ajoutée au modèle initial, qui n’était animé que de manière mécanique, et très furtivement dans le film précédent de Charles Band. Ici, il a plutôt fière allure dans la poignée de plans en stop-motion où il apparaît. « C’était une sorte de Robot Jox à petit budget », reprend Allen à propos de Robot Wars. « Mais ce n’est pas un film très intéressant. Et le plan final de l’explosion du robot, réalisé par le département des effets optiques, est très décevant. » (2)

Robot-scorpion contre robot-gorille

Il faut bien reconnaître qu’entre deux séquences mettant en scène les deux colosses mécaniques, on s’ennuie ferme dans Robot Wars. Même les batailles à base de pistolets laser manquent de punch. Mal montées, mal chorégraphiées, pas crédibles pour un sou, elles tombent à l’eau. Il faut dire que les acteurs n’y mettent pas vraiment du leur, surtout Don Michael, insupportable de cris exaltés et de gesticulations permanentes dans son rôle de macho arrogant dont s’éprend une Barbara Crampton qu’on a connu plus farouche. Pour que le spectateur n’ait pas trop à se creuser les méninges, on lui facilite la tâche en identifiant clairement les méchants : ils ont des capuches et des lunettes noires. On ne peut s’empêcher au passage d’appréhender avec une certaine perplexité ce scénario manichéen exhalant un racisme anti-asiatique patent. Le super-vilain n’a pas plus de crédibilité que dans une bande dessinée, mais tout de même. De toutes façons, rien n’est à prendre au sérieux ici, comme le confirme ce clin d’œil potache dans une ville désaffectée visitée par un groupe de touristes où un cinéma affiche Puppet Master 54 ! Robot Wars reste mieux fagoté et un peu plus intéressant que Synthoid 2030, nous offrant un très sympathique combat final tout à fait digne de ceux de Robot Jox. C’est toujours ça de pris.

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998

 

© Gilles Penso


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